Le Temps-Agences - Le sort de l'ex-président Hosni Moubarak et de sa famille met en difficulté le nouveau pouvoir égyptien, pris entre une forte pression pour que le raïs déchu soit jugé et la tentation d'éviter un procès et une incarcération embarrassants. L'armée, qui dirige le pays, a affirmé hier n'avoir aucune intention de le gracier, au lendemain d'informations du journal Al-Chorouk selon lesquelles M. Moubarak envisageait de présenter des excuses et de remettre sa fortune à l'Etat dans l'espoir d'une amnistie. Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a assuré qu'il "n'intervenait pas dans les procédures judiciaires contre les personnalités de l'ancien régime", renvoyant les décisions sur la justice. L'évocation dans la presse d'une possible amnistie s'est heurtée à un tir de barrage des mouvements à l'origine du soulèvement qui a renversé le régime, traduisant l'extrême sensibilité du sujet. Le "Comité de coordination de la révolution du 25 janvier" a réclamé dans un communiqué que "le président, sa famille et sa clique soient traduits en justice". Des organisations de jeunes internautes, très actives durant la révolte, ont menacé de descendre à nouveau dans la rue si une mesure de clémence était envisagée. Moubarak est sous le coup d'une double enquête sur l'origine de sa fortune et la répression de la révolte contre son régime, qui a fait plus de 800 morts. Un ancien conseiller du président Nasser, Mohamed Hassanein Heykal, dans une série d'entretiens au journal gouvernemental Al-Ahram, a évoqué un exil qui permettrait de sortir du dilemme judiciaire.