Dans sa réunion d'hier, le gouvernement provisoire a recommandé de maintenir la date du 24 juillet prochain pour la tenue des élections de la Constituante. C'est en effet une recommandation, en réponse à la proposition du président de la Haute instance indépendante des élections Kamel Jendoubi pour un report au 16 octobre. Entre proposition et recommandation, personne ne semble avoir pris de décision car c'est lourd de conséquences. Par sa recommandation, et en sa qualité de provisoire, le gouvernement semble renvoyer la balle à la Haute instance en ne s'engageant qu'à mobiliser tous les moyens de l'Etat en vue de réussir cette date. Quant à lui, Kamel Jendoubi a, semble-t-il, voulu tester le gouvernement, les partis et l'opinion publique. Aujourd'hui, il est plutôt rassuré qu'une certaine majorité se dégage pour le maintien, de la date du 24 juillet. Mais ceci n'a pas comporté de réponse aux raisons invoquées pour un éventuel report : le logistique et le procédural. Car tous ceux qui ont défendu, au cours de la « longue journée » de lundi, le non-report, ont surtout invoqué la nécessité d'un retour rapide à la légitimité et de sortir, par conséquent, et au plus vite, de la situation provisoire des institutions. Donc, c'est plutôt un argument politique qui considère qu'il y aura, à partir du 24 juillet, une accalmie sur les deux fronts, sécuritaire et social. Cela reste toujours à espérer car, et surtout sur le plan social, on est loin d'avoir répondu aux attentes des jeunes en chômage et des régions oubliées longtemps par les plans de développement, malgré des réalisations, ou du moins des promesses sérieuses, faites depuis le 14 janvier. Quant à organiser des élections transparentes et vraiment représentatives, la question demeure posée. Car la Haute Instance a relevé clairement les contraintes liées notamment aux délais impartis pour être en phase avec les normes internationale. D'ailleurs, certains ont même parlé de la « nécessité » d'un délai de 22 semaines pour faire les choses dans « les règles de l'art ». Alors, toute la problématique, si problématique il y a, tourne autour du bon déroulement des élections. Car le pays a intérêt à faire l'économie des litiges et contestations post-électoraux qui pourraient entâcher la légitimité de la Constituante. C'est un scénario que personne ne souhaite, mais la politique est aussi une question de résultats.