Les déclarations de l'avocat français Jean-Yves Le Borgne à propos du procès du président déchu Ben Ali ont suscité l'étonnement et la surprise des autorités tunisiennes compétentes. Le représentant du ministère de la Justice, Kadhem Zine el Abidine, a indiqué, hier, que le ministère de la Justice a accueilli avec étonnement les déclarations de l'avocat français de Ben Ali , Me Jean-Yves Le Borgne, dans lesquelles ce dernier a déclaré que le procès instruit à l'encontre de Ben Ali est « une mascarade » et les perquisitions dans ses bureaux officiels et particuliers au palais de Carthage et à son ancien palais particulier à Sidi Dhrif « des mises en scène » destinés à le discréditer. Kadhem Zine el Abidine qui intervenait lors du point de presse périodique au Premier ministère, a ajouté que le ministère de la Justice estime que chaque avocat est libre de choisir la stratégie de défense qu'il estime être la mieux appropriée, mais il s'étonne que de telles déclarations puissent émaner de cet avocat. D'autant que jusqu'à présent, aucun avocat, ni lui, ni aucun autre, n'a pu prendre connaissance du dossier des deux affaires à juger. Dès lors, on est en droit de se demander sur quoi Me Le Borgne a-t-il pu se fonder pour faire de tels commentaires, a dit Kadhem Zine el abidine. D'un autre côté, a-t-il expliqué, un avocat français ne peut pas défendre un citoyen tunisien devant un tribunal tunisien, selon la législation tunisienne, mais d'après une convention judiciaire tuniso-française, un avocat français peut défendre un ressortissant français devant les tribunaux tunisiens et devrait être assisté par un avocat tunisien. Rappelons que le président déchu et son épouse Leila Trabelsi, en fuite en Arabie saoudite, seront jugés par contumace dans les jours ou les semaines à venir pour deux premières affaires. La première porte sur la découverte d'armes et de drogues dans le palais présidentiel de Carthage et la deuxième sur une somme d'argent de quelque 41 millions de dinars et devises étrangères découverte en février dernier, dans des cachettes secrètes, dans le palais particulier de l'ex couple présidentiel déchu à Sidi Dhrif, avec des bijoux de très grande valeur. Dans sa communication, le représentant du ministère de la Défense nationale, le colonel Mokhtar Ben Nasr, a qualifié de normale la situation aux frontières tuniso-libyennes, signalant que durant les 24 dernières heures, quelque 6850 réfugiés ont franchi la frontière en provenance de Libye, dont 6011 citoyens libyens, parmi lesquels se trouvent 500 familles logées dans le camp des réfugiés qatari à Tataouine. Il a parlé aussi de la contribution de l'armée nationale aux efforts déployés pour assurer le déroulement des examens nationaux dans les meilleures conditions, durant la période allant du 6 juin au 8 juillet, et ce notamment au niveau du transport des sujets des examens et des copies d'examen. Ainsi, il sera fait appel au transport aérien dans les gouvernorats du Sud, au transport maritime à Sfax et Kerkennah, tandis que des camions militaires escortés de soldats seront utilisés dans ce but, dans les régions du Nord. Salah BEN HAMADI Ali jeridi [email protected]