La laparoscopie est une chirurgie qui est classée parmi les techniques les plus pointues dans le domaine de la médecine. Elle fait partie de la chirurgie mini-invasive et de technologies nouvelles. Pour mieux maîtriser cette technique, une formation supérieure a vu le jour dans l'une des universités italiennes et ce en ayant recours au savoir-faire tunisien. Il s'agit bel et bien du Master International de Chirurgie mini-invasive et de Nouvelles Technologies de l'Université de Catane (Italie).Dans ce cadre, un groupe de médecins résidents a suivi une formation pratique dans les services de l'hôpital de La Rabta et à l'Ecole de Médecine Vétérinaire à Sidi Thabet du 4 au 8 juin derniers.
La première promotion du Master de la Chirurgie mini-invasive et de Nouvelles Technologies de l'Université de Catane (Italie) poursuit ses études depuis novembre dernier à Sicile. Suite à une formation théorique dans les établissements hospitaliers en Italie, les neuf médecins résidents ont accompli la deuxième partie du programme en Tunisie. Ils ont, en fait, été formés pendant cinq jours dans l'Ecole de Médecine Vétérinaire de Sidi Thabet et dans quelques services de l'hôpital de la Rabat sur les techniques de la laparoscopie. Mais pourquoi la formation pratique, jugée la plus importante, s'est-elle déroulée dans notre pays ? « La Tunisie est une composante fondamentale dans la conception de ce Master international. Le programme de formation a été élaboré en concertation avec nous », répond le Pr Farouk Sebaï, Chef de Service de Chirurgie Générale B au Centre Hospitalo-universitaire La Rabta. De par sa position en tant que président de la Société Tunisienne de Chirurgie Laparoscopique et qu'ancien président de la MMEESA (Mediterranean Moyen Oriental Endoscopie Surgery Association), le professeur Sebai a été invité à Catane pour réfléchir sur une méthode d'enseignement de cette nouvelle façon d'opérer. « Nous avons essayé de conclure une convention internationale dans laquelle plusieurs pays du monde entier participent. La Tunisie en fait une partie intégrante », toujours d'après la même source. « D'ailleurs nous représentons une composante intéressante et fondamentale dans la conception de ce Master international. Le programme a même été élaboré avec notre concertation. Nous avons été pris en considération dans l'élaboration du Master », déclare le Pr Sebaï avec fierté. Et le professeur d'enchaîner ; « J'étais invité à plusieurs reprises à Catane pour l'organisation pratique des assises du Master. Ceci a été facilité par une convention conclue entre les Universités de Catane et de Tunis ».
La formation pratique en Tunisie Présentant les études dans la spécialité, le Pr Sebaï a précisé que la première promotion a entamé la formation depuis novembre 2006. C'est une formation d'une année. La partie théorique a eu lieu à Catane alors qu'il a été décidé de réaliser la partie pratique en Tunisie et ce, sous forme d'ateliers. Chaque phase dure six mois. « Les étudiants effectuent des stages de formation dans les hôpitaux italiens et poursuivent des cours à l'Université. Le seul pays non Européen dans lequel a été décidée d'accomplir la partie pratique qui est d'ailleurs la plus importante est la Tunisie », rétorque le professeur. A signaler que les cours se donnent en langue anglaise. « Il s'agit de la langue du siècle », d'après Pr Sebai. Pour ce qui est des critères de choix des étudiants, les candidats doivent être des résidents. « Au mieux nous sélectionnons ceux qui ont terminé leur cursus de résidanat en chirurgie », explique-t-il. Ainsi, neuf médecins des différents pays du monde poursuivent-ils la formation dont un Tunisien.
Validation finale en septembre Pour réussir la partie pratique, les étudiants se sont entrainés dans une première phase sur des porcelets. Les opérations se sont déroulées à l'Ecole de médecine Vétérinaire de Sidi Thabet. « Toutes les interventions ont été faites par voie laparoscopique. Il s'agit de la meilleure façon pour former convenablement les étudiants », toujours d'après la même source. Lors de la deuxième partie, les candidats ont suivi des vidéo forums comme ils ont participé à des interventions chirurgicales dans différents services de l'hôpital La Rabta. Les études seront ainsi sanctionnées par un diplôme dans la spécialité suite à la validation finale qui aura lieu en septembre à l'Université de Catane. « Les candidats devront réussir l'examen qui portera sur tous les volets de la formation », d'après Pr Sebaï. A rappeler que la laparoscopie est technique utilisée dans plusieurs interventions notamment l'ablation de la vésicule, les opérations sur le reflux gastro-œsophagien, les reins et les urgences. C'est une chirurgie qui utilise une caméra et des instruments d'une longueur de 30 à 35 cm. Le moniteur de télé est l'élément utilisé pour agrandir les images internes. Cette technique a été utilisée depuis les années soixante chez les gynécologues dans le diagnostic d'affections gynécologiques. Elle a été introduite dans la chirurgie en 1987 par trois spécialistes Français. « Progressivement, elle a été généralisée à toutes les pathologies digestives même la carcinologie et les kystes hydatiques ainsi que les autres chirurgies », a conclu Pr Sebaï.