Tunis - Le Temps - Encore un voyant qui profita de la crédulité de sa victime pour lui subtiliser, son complice y aidant la somme de 15 mille dinars. C'était du moins la version du plaignant qui déclara qu'une personne, vint lui proposer son aide, en vue de l'emmener chez un parent, guérisseur, qui pouvait grâce à ses pouvoirs magiques et ses dons surnaturels, trouver un remède à sa fille épileptique. Le pauvre homme avait en effet, fait le tour des médecins à cet effet sans aucune résultat. L'état de sa fille ne faisait qu'empirer. Il était au bord du désespoir et prêt a donner n'importe quoi pour la soigner. La proposition de cette personne était pour lui un don du ciel, et il avait hâte d'aller voir ce guérisseur, sans hésiter ni tergiverser sur quoi que ce soit. Ainsi fut fait, et le guérisseur qui le reçut avec son parent, l'assura qu'il pouvait faire des miracles. Il faisait grâce à ses dons, intervenir les Djinns. Mais ceux-ci ne peuvent se présenter facilement et n'importe comment. Il leur faut une ambiance particulière avec des ingrédients spéciaux et de l'encens pour chasser les mauvais esprits et préparer une ambiance favorable pour les attirer par les odeurs enivrantes permettant par la même à ce "derviche" d'entrer en transe et communiquer directement avec eux. Or pour se procurer ces encens, ce n'est pas chose facile. Ils coûtent cher, car ils sont importés de pays lointains tels que l'Inde et les pays d'Asie et d'extrême orient. D'autant plus qu'après auscultation de la jeune patiente le guérisseur sut par ses pouvoirs magiques, qu'il y avait un trésor dans la maison, qu'il fallait coûte que coûte extraire pour que la fille retrouvât ses esprits et puisse guérir définitivement de sa maladie. Les deux opérations étaient donc liées, et la jeune fille était le médium qu'il fallait pour l'extraction du trésor. Fantastique! Pensait le père qui faillit sauter au cou du guérisseur pour le remercier. "Je ne fais que mon devoir... il me faut seulement acheter les ingrédients magiques nécessaire... il y en a pour 15 000 dinars". Lui dit celui-ci. Et le père sans rechigner lui procura la somme en monnaie sonnante et trébuchante... même parce que ce n'était pas des pièces mais des billets de banque en liasses. Le parent du guérisseur de son côté l'y encourageant, participa à l'opération en se procurant une voiture pour le transport des ingrédients ainsi que du guérisseur, le jour J. Mais le pauvre homme attendit vainement ce jour, et comme sœur Anne, il ne vit rien venir. Le guérisseur ne donna plus signe de vie et le père perdit même le contact du cousin, intermédiaire. Se réveillant de sa torpeur, il se rendit compte qu'il a été l'objet d'une pure et simple escroquerie, et alla de ce fait porter plainte contre l'imposteur et son complice. Le guérisseur persista devant le tribunal à dire qu'il avait des dons surnaturels, niant toutefois avoir été rétribué pour ce service qu'il voulait rendre gracieusement. Quant à son complice, il déclara qu'il n'était au courant d'aucune opération de ce genre, mais qu'il procura une voiture à son cousin, à la demande de celui-ci, sans plus. Le tribunal était toutefois convaincu de leur culpabilité étant donné les lourdes présomptions existants dans le dossier en ce qui les concerne. Il les condamna de ce fait à des peines de prison, fermes. Moralité de l'histoire. Derrière toute opération abracadabrantesque se cache une escroquerie grotesque.