Le Temps-Agences- La journaliste Tristane Banon, après avoir tergiversé, va déposer plainte aujourd'hui même contre Dominique Strauss-Kahn pour tentative de viol, une annonce faite par son avocat au moment où semblent se dégonfler à New York les accusations d'une femme de chambre du Sofitel. Dominique Strauss-Kahn a aussitôt chargé ses avocats français d'une action en justice pour dénonciation calomnieuse, ont annoncé ces derniers hier après-midi dans un communiqué. M. Strauss Kahn "a pris connaissance de l'intention de Mme Tristane Banon de déposer plainte à son encontre", or les faits qu'elle évoque sont "imaginaires", indique le communiqué. Par conséquent, Me Henri Leclerc et son associée Me Frédérique Baulieu "ont été chargés de rédiger une plainte en dénonciation calomnieuse contre Mme Banon". L'avocat de Tristane Banon, Me David Koubbi, a déclaré à lexpress.fr que la tentative de viol remontait à février 2003. "Si le dossier de l'accusation contre M. Strauss-Kahn (à New York) est vide, le nôtre ne l'est pas. Il est extrêmement solide et étayé", a -t-il assuré. Ce crime, pour lequel le délai de prescription est de dix ans, est théoriquement passible de quinze ans de réclusion, mais est difficile à démontrer des années après les faits. Me Koubbi a précisé n'être "à la solde de personne" et n'avoir "été contacté par personne à droite" avant de décider d'engager cette démarche dont il avait brandi la menace dès le mois de mai. Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a lui dénoncé les "insinuations particulièrement scandaleuses" des socialistes Michèle Sabban et François Loncle, qui ont évoqué un "attentat politique" contre DSK et des "connexions" douteuses lors des accusations new-yorkaises. Alors que la chronologie de la dénonciation des faits recèle des parts d'ombre, le ministre a expliqué sur France 2 avoir été "informé dans la nuit de samedi (14 mai) à dimanche (15), un peu après minuit et demi", de l'arrestation de DSK par son directeur de cabinet, "qui lui-même avait été informé par le coordonnateur national du renseignement", Ange Mancini. "D'où le coordonnateur national du renseignement tenait-il ses informations ? Je ne sais pas. Mais à supposer que ce soit Sofitel qui l'ait prévenu, je dirais que c'est parfaitement normal", a affirmé le ministre. Côté politique, le calendrier judiciaire de l'ex-directeur général du FMI, qui doit comparaître à nouveau au tribunal de Manhattan en théorie le 18 juillet, heurte celui de la primaire socialiste tout juste engagée. Dimanche soir, Martine Aubry a affirmé que "personne" ne s'opposerait à une éventuelle candidature de M. Strauss-Kahn, même hors délais s'il devait être innocenté. Des propos rejoignant ceux de François Hollande, Ségolène Royal, Pierre Moscovici, mais sur lesquels le porte-parole du PS Benoît Hamon a invité à la prudence hier: une candidature de M. Strauss-Kahn à la primaire socialiste, s'il revenait blanchi en France, est "l'hypothèse la plus faible". "Je n'ai pas reçu de message de DSK me demandant de parler pour rouvrir les dates de candidatures aux primaires", a dit de son côté Jean-Christophe Cambadélis, affirmant avoir eu l'ex-patron du FMI au téléphone.