Fidèle à sa vocation le festival des musiciens solistes de Nabeul œuvre toujours dans le sens d'un rapprochement et d'un dialogue entre les cultures. Son travail consiste comme nous l'a précisé son directeur Fayçal Gabsi, à offrir dans un cadre agréable et approprié, aux créateurs et aux artistes, l'opportunité de se rencontrer et de se connaître mutuellement. C'est de ce contact que naissent les idées les plus fécondes. La création est conçue comme une connaissance et une reconnaissance de l'autre et c'est dans ce cadre que s'inscrit le spectacle concocté par Nabil Khemir, le créateur de l'instrument de musique le Rayjam qui recèle beaucoup de possibilités sonores. Il s'agit, en effet, d'une fusion entre la guitare et le oûd qui permet à l'artiste de jouer à la fois dans un registre oriental et occidental. Samedi dernier, Khemir et sa bande composée de Mohamed Khachnaoui (batterie), Mahmoud Ayed (Orgue), Hamouda Mathlouthi (guitare), ont excellé malgré un public peu nombreux. Cette soirée musicale a tenu ses promesses. C'est un régal musical fruit d'une collaboration entre deux styles musicaux différents mais complémentaires. Nabil jonglant avec son rayjam a multiplié les prouesses et reste un vieux routier des grandes scènes de la musique tunisienne. Ses improvisations ont retenu l'attention des mélomanes . Une musique douce mais entraînante, où l'entrain, la bonne humeur et le swing étaient au premier rang. Des prouesses virtuoses de la part de ces jeunes instrumentalistes qui ont jonglé avec les notes et les sons si bien qu'on aurait préféré déguster ces belles percussions au centre culturel Néapolis . Tous leurs morceaux sont interprétés avec une vélocité joyeuse et sans faille. Une musique authentique et originale. Des sons de cuivre, de batterie, de piano mais aussi des escapades jazzy comme « Arouss el bahr », « Chourouk », « Hikaya », « Gitane » . Une invitation au voyage, des rythmes sous l'effet de la percussion, une parfaite symbiose entre Nabil Khemir et le public. Tous les ingrédients d'une soirée réussie. C'était un moment inoubliable, empreint d'émotion que le public gardera pour longtemps dans sa mémoire. Khemir était un vrai virtuose, faisant preuve d'une fougue impressionnante et d'une infatigable inventivité surtout lorsqu'il interpréta son morceau « I will never give up ». La nouveauté sera aussi dans la revisite de certaines chansons à succès du patrimoine musical tunisien, notamment l'œuvre éternelle « Sidi Mansour », interprétée sur des rythmes jazzy. Rayjam, guitare, orgue et batterie, le mélange était fabuleux.