La ville de Bizerte angoissée par la violence et les affrontements tragiques survenus samedi et dimanche dernier à Menzel-Bourguiba, craint cette atmosphère d'insécurité qui plane dans l'air. De leur côté, les responsables du festival international ontannulé mardi dernier la projection du film de Abdelatif Ben Amer «Les palmiers blessés » tourné à Bizerte et qui relate l'histoire de la ville durant la période de la guerre de 1961 et ainsi que le gala de Saber Rebai, programmé hier mercredi. Pourtant, comme toutes les autres villes du pays, Bizerte avait organisé samedi dernier une imposante manifestation de protestation populaire pacifique contre les agressions qu'ont subies les manifestants vendredi 15 juillet à la Kasbah par les forces de l'ordre. Hier matin la population de la capitale du nord a été surprise et même stupéfiée par la manifestation subite des taxistes qui se sont rassemblés devant le siège du gouvernorat pour protester contrel'octroi par les autorités régionales de nouvelles autorisations de taxis aux professionnels du métier qui n'en n'ont pas bénéficié lors de la première tranche délivrés le mois dernier soitquelque 130 autorisations. Un comportement incompréhensible qui semble avoir consterné la majorité de la population mais non pas les grands propriétaires de taxis et leur important groupement au sein de l'UTICA…. D'ailleurs ; ce qui avait choqué le plus la population de la ville, c'est le sit-in imposé ensuite par les taxistes à partir de dix heures du matin à la sortie du pont mobile bloquant la circulation du côté de laville. Ce geste irresponsable, qui avait failli générer des actes d'une rare violence entre les taxistes et les habitants, a été finalement levé une demi heure plus tard grâce à la pression de quelques centaines de citoyens solidaires et décidés à préserver le calme dans la cité.