Encore une question de filiation ? Jusque-là, paraît-il, ils ne reconnaissaient guère que leurs racines gréco-romaines. Ça fait chic, question emprunts. Et puis il vaut mieux, n'est-ce pas, fermer les yeux sur les quelques écarts qu'ils ont bien concédé ces derniers temps mais enfin, pas jusqu'à s'abâtardir ; la lignée en souffrirait. Ah bon, la lignée se réclame justement de la diversité ? C'est plutôt bon signe, comme quoi, tout n'est pas perdu mais là, il va y avoir du pain sur la planche pour ces messieurs-dames de l'Académie française. Pas de souci : Amin Maalouf vole déjà au secours de la veuve et de l'orphelin. Les identités « meurtrières », ça le connaît ; raison de plus pour avoir du cœur à l'ouvrage. D'après le blog de Pierre Assouline (la République des livres) en date d'hier, cité par le journal Le Monde, l'Académie française se préoccupera désormais des racines arabes des mots, histoire d'enrichir le dictionnaire de nouvelles trouvailles, qui vont de pair avec la logique d'évolution de la langue, afin de ne pas se couper de la réalité et de ne pas demeurer en porte-à-faux par rapport à une sémantique que rien ne saurait autant handicaper, que les oublis et « hiatus », volontaires ou pas, lesquels ne manquent pas du reste de lui sauter à la figure, par intermittences, pour lui signifier si besoin est, qu'ils existent. Et qu'ils seraient heureux de passer, un de ces quatre jeudi, de l'ombre à la lumière. Pas de problème ! La séance du jeudi à l'Académie est justement réservée à ce genre de débats, certainement prolifiques, sur ce qu'il conviendrait, ou pas, d'ajouter à une nouvelle édition du dictionnaire. En brassant large, étymologiquement parlant, toutes les origines des mots, nés de l'arabe, ayant subi des transformations en cours de route, ou ayant été sujet à des croisements multiples, jusqu'à se « franciser », en oubliant leur latin. Pardon, leur arabe. C'est donc Malouf qui s'en va t-en guerre, à la recherche du temps perdu. Comme il est le seul arabisant du groupe, son élection à l'Académie française est une véritable bénédiction pour la langue française et pour le dictionnaire. Il n'est, cependant pas sûr que les puristes « collet-monté » apprécieront. Mais ça c'est une autre question…