Sous le beau titre « Hammamet honore ses enfants », un collectif d'ONG de Hammamet, constitué du Club des Cinéastes Amateurs, du Forum de la Citoyenneté, de l'AERE et de l'Association IN-ART, a rendu hommage à Noureddine Kridis, élu Doyen de la Faculté des Sciences Humaines et Sociales 9 avril de Tunis, et Habib Kazdaghli, élu Doyen de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de Tunis-Manouba. A l'Espace Sidi Abdallah dans la Médina de Hammamet, et en présence d'une assistance nombreuse, la cérémonie fut riche d'émotions. Et pour cause, elle a été l'occasion de rencontres et de retrouvailles entre des personnes qui parfois s'étaient perdues de vue pendant de nombreuses années, voire des décennies. De même, elle a permis de réunir en un seul endroit, les lauréats avec leurs professeurs d'une part et leurs élèves d'autre part ; trois générations symboles de la permanence et de la continuité de la transmission du savoir. La scène est belle car elle traduit avec on ne peut plus de vérité et de sincérité, le fameux serment que fait tout homme de science : celui de demeurer respectueux et reconnaissant envers ses professeurs et de transmettre à ses élèves l'instruction qu'il a reçue de ses Maîtres. La portée de la consécration Prenant la parole au nom du comité d'organisation, Dr Salem Sahli a rappelé la portée de cette double consécration pour la ville de Hammamet tout en précisant que « cette réussite n'est pas le fruit du hasard, elle est nécessairement l'aboutissement d'un long processus fait de victoires et d'échecs, d'optimisme et de déceptions, de flux et de reflux…Mais l'exploit est avant tout le couronnement logique d'un cursus entamé il y a une trentaine d'années, pendant lequel les lauréats ont fait montre d'abnégation, d'audace, de fidélité à un ensemble de principes, de convictions et de valeurs. Et contre vents et marées, cette volonté a fini par porter ses fruits».Dans son allocution, Habib Kazdaghli a tenu d'emblée et non sans humour, à remercier ses enseignants du primaire, du secondaire et du supérieur dont certains étaient présents dans la salle, évoquant au passage certains scènes vécues sur les bancs de l'école primaire et dont il a gardé le souvenir. Il a aussi indiqué que du temps de Ben Ali, les doyens de faculté étaient « élus » à l'aune de leur coloration politique et non par référence à leur compétence scientifique. Le déroulement des dernières élections ainsi que leurs résultats seraient-ils les signes annonciateurs d'un avenir meilleur pour notre université ? L'espoir est permis, conclut H. Kazdaghli. Prenant la parole en dernier, Noureddine Kridis, élu Doyen à la Faculté 9 avril commence par dédier cet hommage qui lui est fait « à l'école tunisienne, à l'ensemble de ses acteurs, ses instituteurs, professeurs qui ont œuvré depuis l'indépendance et avant aussi, pour que l'esprit tunisien se développe ». Il rend en même temps hommage « à tous les parents tunisiens, à toutes les familles tunisiennes, qui avaient pour seul capital leur foi dans le savoir et dans l'école, qui avaient investi dans l'amour de la connaissance, et qui, grâce à cette abnégation et cette motivation, ont nourri des générations dont la mienne d'amour pour la science et le savoir ». Et M. Kridis de conclure : « Aujourd'hui, à l'heure où d'autres valeurs sont entrées en concurrence avec l'école, c'est bien d'organiser ce genre d'hommage car il nous rappelle qu'il n'est jamais trop tard pour renverser les valeurs régnantes et réhabiliter le statut de l'école et de la science ».