Jeudi dernier (25 août), le Festival de la Médina de Tunis a accueilli sur la scène du Théâtre Municipal le groupe Llapaku pour une soirée de musique bolivienne. Ce groupe, né en France en 2004, a présenté ce soir-là des morceaux de la musique traditionnelle et folklorique des indigènes de la Cordillère des Andes, en Amérique latine. Llapaku est le nom d'un personnage mythique de la culture andine qui prédisait les cycles des saisons des cultures et des récoltes dans l'antiquité andine. Ils étaient cinq musiciens chanteurs qui ont interprété durant une heure et demie une vingtaine de morceaux qui ont entraîné le public enthousiaste dans un merveilleux voyage musical à la découverte des Andes, des morceaux pleins de force et d'énergie qui chantaient la nature andine avec ses hauts plateaux, ses paysages superbes et gigantesques, ses fêtes foraines, ses marchés chatoyants aux laines bariolées, ses lamas, ses alpagas et ses condors. Multi-instrumentistes, les cinq artistes ont alterné chansons joyeuses et nostalgiques. Les spectateurs ne sont guère restés insensibles, ils ont applaudi aux rythmes des mélodies andines. Le chef d'orchestre, chanteur et joueur de guitare, a eu la gentillesse de présenter les différents instruments excentriques utilisés par les artistes – qui sont peu connus du public – en citant le nom de chacun. En effet, il y avait des instruments à vent (sikus, quenas, rondador, antara) qui constituent toute une famille de flûte d'origine indienne, de taille inégale, faits de roseaux et aux sons différents. Il y avait aussi des instruments à cordes (la guitare, apportée par les colonialistes espagnols et le charango, petit instrument bolivien à dix cordes très utilisé dans la musique des Andes). Il y avait aussi la répercussion représentée par le bombo qui est un gros tambour recouvert d'une peau de mouton ou de chèvre, dont le son est très sourd et la wankara qui est un petit tambour utilisé dans les rythmes autochtones. Ces cinq musiciens hors pair (dont trois frères) ont proposé un grand éventail de compositions personnelles ou de groupe basées sur des rythmes traditionnels et qui présentaient une musique andine plus stylisée et plus contemporaine en recherchant la sonorité naturelle des instruments et l'harmonie musicale entre les flûtes et les cordes de la guitare. La culture bolivienne et andine (Bolivie, Pérou, Equateur), a été fortement exprimée ce soir-là sous ses multiples facettes à travers les morceaux interprétés par le groupe Llapaku. Un pur délice où les rythmes sauvages et la mélodie épicée se sont parfaitement mélangés. Les morceaux présentés exprimaient le patrimoine rythmique traditionnel que les régions andines chantent pour célébrer leurs fêtes. Les applaudissements répétitifs du public ont prouvé son admiration face à ces cinq sympathiques musiciens.