Avec les Journées Cinématographiques de Carthage, Le Festival international du film amateur de Kélibia est l'autre grand festival de cinéma en Tunisie. Plusieurs réalisateurs professionnels de renom ont fait leurs premières armes en tant qu'amateurs au sein de la Fédération des cinéastes amateurs organisatrice de cette manifestation et leurs films ont été souvent projetés dans le cadre du FIFAK. L'édition de cette année est spéciale. C'est la première post-révolution. L'ouverture donne le ton avec le film « Cultures de résistance » de Iara Lee. La 26ème édition du FIFAK veut être à la hauteur de l'événement historique qu'est la révolution. Le film brésilien « Cultures de résistance » qui a été choisi pour l'ouverture qui démarre donc sur les chapeaux de roue. Le film s'intéresse à la façon dont les arts comme cinéma, musique, photographie, le graffiti et le rap sont devenus des instruments d'opposition au régime. Comment art et créativité peuvent se transformer en munitions dans la bataille pour la paix et la justice. La cinéaste nous conduira du Brésil à la Palestine pour explorer les différentes pratiques artistiques et leurs influences sur les peuples en guerre. « Images saccadées » film documentaire de Habib Mestiri, qui résume un pan de l'histoire du cinéma amateur en Tunisie, sera projeté en clôture du festival. Une soirée consacrée à la FTCA au cours de laquelle seront distribuées les récompenses aux meilleures œuvres primées. Côté sélection officielle, la compétition internationale réunit une quarantaine de films courts venus des quatre coins du monde : Espagne, Mauritanie, Maroc, Italie, Iran, Palestine, France, Liban, Irlande, Turquie Algérie, et Tunisie avec dix films notamment des films d'école. La compétition nationale comprend, quant à elle, huit films. La compétition écoles est formée de six films. Ces films seront jugés par trois jurys : international (Iara Lee, Hassane Kassi Kouyaté, Ezzaldeen Esmael Shlah, Alberto Arce et Khaled Walid Barsaoui), national (Walid Tayaâ, mona Iraqi et nabil Sawabi) et écoles (Rym Allagui, Abderahmane Ahmed Salem et Karim Hamouda). Pour rester dans le sujet de la révolution, le pays à l'honneur est, c'est tout à fait prévisible, l'Egypte. « 18 jours » une œuvre collective rassemblant dix courts métrages, projetés le 18 mai au festival de Cannes, sera proposée dans le cadre de cette section. Signés par une pléiade de réalisateurs connus : Yousry Nasrallah, Marwan Hamed, Shérif Arafa, Shérif El Bendary, Kamla Abou Zekri, Mariam Abou Ouf, Mohamed Ali, Ahmed Alaa, Ahmed Abdallah et Khaled Marei, les films évoquent, chacun à sa manière, les jours qui ont suivi le déclenchement de la révolution en Egypte. Comme chaque année, le FIFAK consacre une soirée spéciale Palestine avec la projection de films inédits. Un hommage devenu nécessaire pour soutenir la cause d'un peuple opprimé et lui exprimer l'attachement que vouent les cinéastes amateurs à leurs confrères qui filment dans des conditions très difficiles avec des moyens très modestes. Le FIFAK n'oublie pas l'un des fondateurs du cinéma tunisien, Tahar Cheriaâ, mort en 2010. Un hommage lui sera rendu avec la projection d'un documentaire signé Mohamed Challouf en présence de ses deux enfants. Les coups de cœur du festival sont : »Les rideaux rouges » d'Alain Deymier (Espagne), « Moore street Masala » de David Sulivan (Irlande), « Nocturno » de Mark Berger et « Ol'on eye » de Brian Folan (Irlande), « The house on the hill » de Hamid Melih Eryilmaz (Turquie) et « The kingdom of culturey » de Eva Skurkusa (République tchèque). Quatre rencontres sont également prévues au cours de cette édition. La première avec l'artiste polyvalent Hassane Kassi Kouyaté fils du grand comédien Sotigui Kouyaté. La deuxième sur deux parties avec trois cinéastes militants : Iara Lee, Alberto Arce et Ezaldeen Shalh. La troisième concerne le cinéma égyptien avant et après la révolution et enfin la quatrième est une table ronde autour de la FTCA et le FIFAK : bilan et attentes.