La soirée de clôture de la 29è session du Festival de la Médina de Tunis a été assurée par la star tunisienne et arabe Saber Rebaï. C'était une soirée totalement consacrée à la musique arabe et tunisienne. Ce fut à la grande surprise de ses fans, venus spécialement pour écouter ses chansons personnelles ; mais ils n'ont eu droit qu'à une seule chanson assez vieille qui nous rappelle ses débuts : « Soltan Hawak », le reste de la soirée fut consacrée à plusieurs bouquets de chansons appartenant à des chanteurs égyptiens (Mohamed Abdelwahab, Abdelhalim Hafedh, Warda et Najet Essaghira) et tunisiens (Ouleya, Naâma, Hedi Kallal et Ahmad Hamza.). A travers ce choix, l'artiste a voulu rendre hommage aux musiciens arabes et tunisiens qui ont marqué leurs époques respectives et dont les chansons restent immortelles. Accompagné d'une troupe musicale composée de brillants instrumentistes et choristes, Saber a présenté durant une heure et demie un cocktail très varié de chansons arabes et tunisiennes qui remontaient aux années 60 et 70 mais qui restent encore vives dans la mémoire des mélomanes. Après une composition musicale exécutée par la troupe, l'artiste parut sur scène pour interpréter, son oûd entre les mains, le chef-d'œuvre du virtuose Mohamed Abdelwahab « Moussafiron Zadouho Al Khayalou » qui fut bien apprécié par le public. Après quoi il enchaîna avec d'autres chansons du répertoire oriental, d'abord « Saddakouni » de Warda, puis « El Karib minnek baïd » de Najet Saghira pour terminer cette première partie avec la fameuse chanson de Abdelhalim Hafedh « Kariatou Al Finjen ». Avant de passer à la deuxième partie consacrée à la chanson tunisienne, Saber a interprété une de ses anciennes chansons comme pour faire plaisir à ses fans qui s'impatientaient d'écouter ses chansons personnelles. Il chanta alors « Soltan Hawak » qui fut d'ailleurs l'unique chanson de son propre répertoire programmée dans ce concert. La suite de la soirée fut meublée par un cocktail d'anciennes chansons tunisiennes, en guise d'un hommage fait par l'artiste à des chanteurs tunisiens qui restent encore populaires. Il commença par Oulaya en interprétant ses deux tubes « Ghaïb » et « Damaâ Aïni Damaâ ». Puis, il passa au grand chanteur Hédi Kallal avec d'abord « Ya Dar El Habayeb », « Ya Mnayra » et enfin « Malek Ya Malek ». Pour Naâma, il chanta « Kan El Klam min Foudha, ikoun essiket min dhahab» (le silence est d'or) et « Ma Andi Wali». Pour Ahmed Hamza, il a consacré tout un bouquet formé de huit chansons choisies parmi les plus populaires de l'œuvre de ce chanteur qui vient de nous quitter depuis quelques mois. Pour ne citer que quelques unes, il y avait «Hiya, Hiya», «Jari Ya Hammouda», «Chahloula», «Sayada»… Si la plupart des présents se retrouvaient aux anges avec ces différentes chansons qui leur rappelaient leur jeunesse, d'autres, surtout les plus jeunes, ne semblaient pas très satisfaits de ce choix, se sentant un peu déçus de ne pas voir au programme des chansons personnelles de leur star. Mais Saber, ayant sûrement remarqué cette déception auprès de ses fans, consentit à leur accorder, avant de quitter la scène, un tout petit cocktail de ses propres chansons, telles que « Barcha… Barcha » et « Meziana », comme pour apaiser un certain mécontentement quasi général. Pourtant, selon les responsables du Festival, Saber a été fidèle à l'esprit de la soirée qui était essentiellement consacrée aux « chansons éternelles arabes », comme il a été indiqué sur l'affiche.