• Seul le Pôle Démocratique Moderniste a respecté la parité En attendant le décompte définitif à établir par l'Instance supérieure indépendante des élections (ISIE), on parle déjà de 1636 listes électorales candidates pour les élections de la Constituante du 23 octobre prochain pour les 27 circonscriptions du pays. A l'étranger, 48 listes se sont présentées à Paris (circonscription Nord de France) et 27 listes se sont présentées à Marseille (circonscription Sud de la France). Globalement plus de dix mille candidats, répartis fifty-fifty entre hommes et femmes sont enregistrés. Le principe de la parité a bien été respecté, même si au niveau des têtes de listes les hommes sont de loin, plus que majoritaires. Les partis connus par leur opposition et grande lutte contre le régime de Ben Ali sont présents dans presque toutes les circonscriptions. C'est le cas d'Ennahdha de Rached Ghannouchi qui a bien souffert sous Ben Ali, du Parti Démocrate Progressiste (PDP) dirigé par Ahmed Néjib Chebbi, qui est en train de négocier son passage du statut de parti de contestations à celui de parti de gouvernement au même titre que le Pôle Démocrate Moderniste constitué autour d'Ettajdid et du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL), Ettakattol, dirigé par Dr Mustapha Ben Jaâfar. Le Pôle Démocratique Moderniste avait été constitué le 24 juillet dernier. Il avait appelé à la création d'une plateforme politique élargie réunissant tous les partis et mouvements progressistes et démocrates autour des exigences de la Révolution : la dignité, la liberté, la justice sociale, l'égalité, la démocratie, la consolidation des valeurs de la modernité et l'établissement d'un régime républicain assurant les libertés collectives et individuelles, les droits culturels, économiques et sociaux, le droit à un environnement respectueux des droits des générations futures. Ce pôle participe aux élections de l'Assemblée Constituante sur la base de listes unifiées réunissant partis politiques, groupements et indépendants. Il a réalisé un record avec 16 têtes de listes femmes. La règle de la parité a été plus que respectée : 11O femmes candidates contre 107 hommes candidats. Le Parti Communiste Ouvrier de Tunisie, dirigé par Hamma Hammami, est présent dans 32 circonscriptions sur 33. Le Mouvement des Patriotes Démocrates, dirigé par Chokri Bellaïd est présent dans 24 circonscriptions. Une surprise, l'Union Démocratique Unioniste (UDU), qui était proche du pouvoir de Ben Ali, est présent dans 28 circonscriptions. Une autre remarque s'impose, les partis se proclamant du Destour ne sont pas présents dans toutes les circonscriptions. Est - ce, un signe de rupture avec l'ancien régime ? Le Mouvement Réformiste Tunisien, dirigé par Omar Shabou, est présent dans 13 circonscriptions. La répartition régionale des listes fait ressortir, le même déséquilibre connu en matière de développement, puisque les grandes villes, chose normale, détiennent le plus grand nombre de candidats. Ainsi, à l'expiration du délai de dépôt des candidatures à l'élection de l'Assemblée Constituante, 80 listes ont été présentées à la circonscription de Tunis I et 81 à Tunis II. Les chiffres de l'Ariana, Sfax et Ben Arous sont dans le même ordre de grandeur. Comment va être gérée l'opération de vote avec un aussi grand nombre de listes par circonscription ? Ce n'est pas une opération aisée. Sur plus de cent partis agréés des dizaines n'ont présenté aucune liste. En attendant les chiffres définitifs, les listes indépendantes font jeu égal avec les listes des partis. Serait-ce l'expression d'un désaveu des partis politiques auprès de l'opinion publique ? Espérons que les électeurs ne seront pas désorientés.