Les organisations de garantie, les bailleurs de fonds et les institutions financières et exportatrice arabes mettent à la disposition des exportateurs et des investisseurs un certain nombre de mécanismes de garantie contre les risques. Néanmoins ces mécanismes ayant le rôle de catalyseur des échanges et des investissements inter-arabes, restent méconnus par les intéressés. D'où l'objet de la rencontre organisée hier par la COTUNACE (compagnie tunisienne pour l'assurance du commerce extérieur) en collaboration avec la Compagnie inter-arabe pour la garantie de l'investissement et l'ATPBEF (Association tunisienne professionnelle des Banques et des Etablissements financiers).
La rencontre s'inscrit dans le cadre de la sensibilisation des entreprises, des institutions bancaires et non bancaires et des investisseurs tunisiens et arabes aux outils et mécanismes de coopération inter-arabes mis en place pour promouvoir les échanges inter-arabes et inter-maghrébins. D'aucuns ne peut dissimuler la faiblesse des flux des échanges commerciaux et d'investissements inter-arabes. Passant en revue les chiffres retraçant le volume des échanges commerciaux et des investissements inter-arabes et intra-maghrébins M. M.Fahd Rached El Ibrahim, Directeur Général de l'Institution Arabe pour la garantie de l'investissement, souligne : « Le commerce inter-arabe ne dépasse pas les 9,2% du volume total du commerce arabe extérieur...Les flux d'échanges maghrébins souffre d'une faiblesse indéniable ne dépassant pas 3% du commerce extérieur de chaque pays de l'Union». Ces parts dérisoires s'expliquent par les impôts, taxes et droits de douanes élevés, par la rigidité des procédures administratives, par les conditions et les exigences parfois excessives, par la diversité des cours de change dans certains pays arabes. Complémentarité entre les différents services de garantie et de financement arabes La communication, la coordination entre les différentes institutions régionales, et le rapprochement d'intérêt entre entreprises, banques, compagnies d'assurance, et bailleurs de fonds, font partie des solutions de rechange. M.Fahd Rached El Ibrahim, Directeur Général de la Compagnie inter-- arabe pour la garantie de l'investissement a mis l'accent sur l'intérêt de cette manifestation dans l'élargissement des possibilités de partenariat entre les organisations de garantie nationale et régionale et les institutions financières maghrébines de manière à pousser le rythme traînard des échanges commerciaux et des investissements inter-arabes. « L'objectif ultime étant d'accroître la production et d'améliorer la productivité dans nos pays arabes », affirme M.Rached El Brahim. La réalisation de cet objectif, passe inévitablement par une réelle complémentarité entre les différents services de garantie et de financement arabes. La complémentarité, le rapprochement économique régional et la construction d'un espace économique et financier commun et harmonieux, s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie d'action commune qui s'étale sur 20 ans (2000-2020) et vise la promotion du commerce inter-arabe.
Déficit de communication et difficultés d'accès Comme nous l'a affirmé M.Habib Daldoul, PDG de la COTUNACE : « Les grands bailleurs de fonds comme le Programme de financement du commerce arabe, l'Institution inter-arabe pour la garantie de l'investissement et la Banque islamique, offrent aux entreprises et investisseurs tunisiens des opportunités énormes de financement et de garantie de leurs opérations liées au commerce extérieur. Des milliards et des milliards qui sont inexploités par les entreprises tunisiennes ». La réticence des chefs d'entreprises tunisiens et la sous-exploitation des mécanismes observées, sont dûs en grande partie à l'absence de communication entre les différentes parties et aux carences d'informations commerciales inter-pays arabes, souligne M.Daldoul. Il faut dire que les conditions d'octroi des lignes de crédits, la lenteur des procédures et les taux d'intérêts un peu trop élevés des bailleurs de fonds, sont de nature décourager les entreprises tunisiennes, reconnues comme des structures de petites et moyennes tailles et à faibles assises financières. A ce titre M.Daldoul affirme : « Le problème d'éligibilité ou des conditions de financement ne s'impose pas avec les institutions arabes de garantie et de financement des exportations puisque les possibilités de négociation existent toujours tant qu'il y a un terrain d'entente entre les parties ». Il est à noter, dans ce cadreN qu'en vertu d'une relation qui date des années 80, l'Institution Arabe pour la garantie de l'investissement poursuit ses efforts d'appui à l'exportation et à l'investissement en Tunisie. Après une convention de Réassurance signée en 2005 entre la COTUNACE et l'institution, cette dernière compte réaffirmer les relations de coopération avec les banques et les institutions financières tunisiennes à travers notamment la prochaine signature d'un accord de coopération entre l'Institution arabe pour la garantie de l'Investissement et l'APBETF. Par ailleurs, un nouvel outil de garantie sera mis en place par la compagnie inter-arabe pour la garantie de l'investissement permettant la garantie des investisseurs tunisiens à l'étranger. « Un mécanisme d'une importance cruciale complétant les mécanismes existants (FOPRODEX et le FAMEX) et qui sont incapables de satisfaire les besoins des grandes entreprises », affirme M.Daldoul. La multiplication des mécanismes de garantie et de financement des exportations et des investissements arabes, leur connaissance et leurs utilisation à bon escient et le rapprochement entre les différentes organisations régionales permettront peut-être de sortir de l'impasse et d'insuffler un nouvel élan aux relations commerciales et financières inter et intra-arabes. Yosr GUERFEL
*** Tunisie/Algérie : Signature d'une convention de partenariat entre la COTUNACE et la CAGEX Une convention de partenariat a été signée hier entre la COTUNACE et la CAGEX (la Compagnie Algérienne pour l'Assurance et de Garantie des Exportations). En vertu de cet accord, les deux parties ont convenu d'étendre leurs collaborations aux domaines de l'information commerciale et de la formation de leurs personnels. Le partenariat entre les deux parties favorise l'échange de données entre les entreprises exportatrices des deux parties et dynamise en conséquence les échanges commerciaux bilatéraux.