Le Temps-Agences- Un mois après le coup de force mené par les combattants du nouveau pouvoir contre Bab Al-Aziziya, le QG de l'ex-leader libyen à Tripoli, Mouammar Kadhafi reste introuvable et sur le terrain l'offensive marque le pas. Jeudi, l'ex-Premier ministre du colonel Kadhafi, Al-Mahmoudi Al-Baghdadi, arrêté la veille en Tunisie, a été condamné à six mois de prison pour franchissement illégal de la frontière. Pendant ce temps, le leader déchu, visé par un mandat d'arrêt international émis par la Cour pénale internationale (CPI) et faisant l'objet d'un avis de recherche international, est toujours en fuite. Cité par la télévision arabe Arraï basée à Damas, le porte-parole du pouvoir déchu Moussa Ibrahim, en fuite, a de nouveau appelé à la résistance contre «les agents et les traîtres» en faisant état de «victoires qualitatives» dans plusieurs villes notamment à Bani Walid (170 km au Sud-est de Tripoli) et Sebha (Sud). Il a parlé «d'un génocide» à Syrte commis par l'Otan et ses agents libyens, et dénoncé «l'inaction» de la communauté internationale. De leur côté, les responsables militaires pro-CNT ont indiqué qu'ils attendaient de nouvelles frappes de l'Otan pour affaiblir les positions des forces pro-Kadhafi. Dans son communiqué quotidien, l'Alliance a indiqué hier avoir touché jeudi un stock de munitions et des baraquements militaires dans les environs de Syrte. Le commandement des forces françaises a indiqué que la France maintenait son dispositif, notamment d'hélicoptères de combat, déployé au large de la Libye et poursuit ses frappes aériennes contre les derniers bastions des forces pro-Kadhafi. L'Otan a affirmé pouvoir achever sa mission en Libye largement avant l'échéance de son nouveau mandat qui vient d'être prolongé de trois mois. Mais pour le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, l'Europe doit «tirer les leçons» du conflit en Libye afin de déterminer «ce qui a marché et ce qui a moins bien marché». A Bani Walid, près d'une semaine après l'assaut lancé contre cette vaste oasis, autre bastion de Mouammar Kadhafi, la situation est calme. Les combattants imputent leurs difficultés à un manque de coordination et à l'absence d'un commandement unifié pour cette bataille dans le désert. Dans un pays aux finances exsangues après plus de sept mois de révolte transformée en guerre civile, la production de pétrole va reprendre dans les très prochains jours en Libye mais il faudra longtemps avant d'atteindre les niveaux précédant la révolte, selon un responsable du CNT. La Suisse a annoncé hier qu'elle levait les sanctions prises contre trois firmes libyennes, deux pétrolières -National Oil Corporation et Zweitina Oil Corporation- et une aérienne Afriquiyah Airways.