Le Temps-Agences- Des dizaines de familles fuyaient encore hier Syrte en proie à de violents combats, les forces du nouveau régime en Libye resserrant l'étau autour de ce bastion de Kadhafi au lendemain de la prise de son village natal. Désormais c'est à la chute de l'ensemble de la région de Syrte, à 360 km à l'Est de Tripoli, théâtre de combats meurtriers depuis le 15 septembre, que la "libération" du pays sera proclamée, a décidé le Conseil national de transition (CNT), l'ex-rébellion qui a renversé le régime Kadhafi. La route côtière à l'Ouest de Syrte était bloquée dans la matinée par des dizaines de véhicules remplis de civils désespérés et de leurs affaires personnelles. Farak Moussa, qui transportait dans son minibus huit membres de sa famille, des matelas et des valises, a indiqué que la violence des combats l'avait forcé à prendre le risque de fuir. Des milliers d'habitants ont déjà fui la ville depuis l'assaut donné le 15 septembre par les forces du CNT pour en prendre le contrôle. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a néanmoins réussi à fournir à partir du front Ouest de l'oxygène et d'autres fournitures médicales à l'hôpital de Syrte. "Quinze bonbonnes d'oxygène ont été remises au personnel médical", a dit Hichem Khadraoui, délégué du CICR en charge de l'opération, dans un communiqué. Il a cependant précisé, que dû à la violence des combats, le CICR avait dû se limiter à cette assistance pour le moment. Selon l'un des commandants du CNT, Oussama Swehli Moutaoua, les hôpitaux à Syrte "sont pleins d'hommes en armes, ils (les pro-Kadhafi) ont aussi des salles de commandement car ils savent que nous ne visons pas les hôpitaux. Mais eux tirent depuis les hôpitaux ou les universités, ils ne respectent rien". Plus d'un mois après la chute le 23 août de la capitale Tripoli avec la prise du QG du colonel Kadhafi en fuite, les forces du CNT butent toujours sur la résistance des derniers combattants pro-Kadhafi également dans le bastion de Bani Walid, à 170 km au Sud-est de Tripoli. De ce fait, les avions de l'Otan continuent à cibler véhicules armés, lance-roquettes ou dépôts de munitions. Une tâche rendue délicate par le repli des kadhafistes dans des sites urbains et densément peuplés.