Les avocats vont élire ce dimanche le Bâtonnier et les membres du Conseil de l'ordre. Dix candidats se sont présentés pour le Bâtonnat et trente-quatre pour le Conseil. Nous avons contacté trois des dix candidats au Bâtonnat Me Mohamed Lemkecher ex-président de la section de Tunis du Conseil de l'ordre, Me Charfeddine Dhrif secrétaire général sortant du Conseil de l'ordre et Me Slaheddine Chokki président sortant de la section de Tunis. A ce trois candidats nous avons posé trois questions. 1) Si vous êtes élu quelles sont les premières mesures que vous prendrez. 2) Comment envisagez-vous les relations avec le ministère de la Justice et des Droits de l'Homme ? 3) Pensez-vous vous représenter pour un autre mandat ? En voici leurs réponses :
Me Charfeddine Dhrif : "Relations avec le ministère de la Justice et des Droits de l'Homme basées sur le dialogue" 1) Si je suis élu bâtonnier je ferai du dossier social ma première priorité et comme ce dossier passe inévitablement par le financement de la caisse de retraite. Je commencerai par chercher des solutions au niveau des moyens du financement de la caisse qui ne sont autres que le timbre. La participation au financement de la caisse de retraite des avocats doit se faire sur la base de l'égalité entre tous les avocats. 2) On ne peut envisager les relations avec le ministère de la Justice et des Droits de l'Homme que sur la base du dialogue et du respect des institutions. Je suis persuadé que le barreau tunisien ne peut trouver des solutions à certains dossiers épineux qu'avec la participation du ministère de la Justice et des Droits de l'Homme. Sans cette intervention, et sous cette participation, ce serait le blocage. 3) Comme je l'ai déjà annoncé si je suis, élu bâtonnier des avocats, cela ne sera que pour un seul mandat.
Me Mohamed Lemkecher : "Adhésion immédiate à la CNAM" 1)Si je suis élu le Bâtonnier pour la nouvelle législature (2007-2010), je procèderai immédiatement à la régularisation des problèmes relatifs à la prévoyance sociale et ce par l'adhésion immédiate à la CNAM car il n'y a aucune autre solution qui assure la pérennité et la généralisation des prestations médicales au profit des Avocats. Le problème est très urgent car la caisse des avocats ne peut en aucun cas subvenir aux besoins médicaux touchant les avocats et leurs familles. D'autre part en application de la loi de 1989 je demanderai aux autorités compétentes notamment au ministère de la Justice la promulgation d'un décret instituant des sections régionales auprès de toutes les Cours d'Appel et ce dans le but de donner plus de dynamisme dans l'administration de la profession en attendant la refonte totale de la loi fondamentale de profession. 2)Mes relations avec le ministère de la Justice seront cordiales et responsables. La courtoisie est de rigueur et le respect mutuel doit présider à ces relations. Nous insistons encore sur le fait que la crédibilité de l'interlocuteur est une garantie de la réussite de sa mission le tout dans l'intérêt général de la profession et sans sacrifier à l'indépendance de la profession. 3)Il demeure entendu que je me présente par la dernière fois au Bâtonnat et ce quel que soit le résultat des élections.
Me Slaheddine Chokki : "Il faut que l'avocat retrouve son statut d'auxiliaire de justice" 1)Le plus urgent est de rétablir un climat de confiance au sein de la profession. Il n'en est pas moins urgent de mettre sur la table de négociations et de dialogue avec les autorités compétentes les dossiers afférents à l'élargissement du domaine d'intervention des Avocats, la couverture sociale des avocats et la retraite. Il est inadmissible que, contrairement à toutes les autres catégories sociales, les avocats ne bénéficient pas eux et leurs familles de l'assurance - maladie. Cela paraît à la fois paradoxal et injuste que seuls les avocats soient privés de cette prestation vitale alors que la profession d'avocat est à côté de l'Etat le premier employeur des diplômés du supérieur et contribue, ainsi à résorber le chômage de l'élite des jeunes. En outre, ils coopèrent efficacement à la bonne marche d'un service public aussi important que la justice. Il est tout à fait normal qu'ils soient traités, en ce qui concerne l'assurance - maladie et la retraite, sur un pied que les magistrats et les fonctionnaires de l'Etat. Il est indiscutable que les revendications des avocats dans ce sens sont légitimes et fondées. Je demeure, somme toute très optimiste et confiant dans l'avenir car avec le dialogue et la confiance mutuels ces problèmes seront résolus. 2)Il est à peine besoin de rappeler que l'avocat est, de par son statut légal, un auxiliaire de justice. Il contribue à ce titre à la bonne marche du service public de la justice. Sur un pied d'égalité que le juge. Il est tout à fait normal que la relation entre le ministère de la Justice et les représentants du barreau et à leur tête le Bâtonnier soit à la fois étroite et fondée sur le respect mutuel, le dialogue constructif et la coopération étroite dans l'intérêt du Barreau et de la Justice. 3)Me représenter pour un second mandat, si je suis élu Bâtonnier, n'est pour moi ni une question d'actualité, ni un souci majeur. Ce qui me préoccupe exclusivement à l'heure actuelle est de trouver les solutions appropriées aux problèmes majeurs qui préoccupent la profession.