Dans le cadre de la 6è édition de Mûsiqat, il y avait au programme du mercredi 05 octobre, le groupe autrichien spécialiste en jazz manouche « Wiener Tschuschenkapelle ». C'est un groupe de renommée mondiale possédant une vaste expérience dans le jeu sur scène, à la radio et à la télévision, mais aussi lors de fêtes de rue organisées à l'occasion des grands événements, aussi bien en Autriche qu'à l'étranger. Depuis plus de 20 ans, cet ensemble autrichien a opté pour la musique multiculturelle avec un penchant sur les musiques de l'Europe de l'Est, celles des Balkans et des Tziganes et dont les sonorités tantôt rythmées tantôt mélancoliques, mais toujours agréables, évoquent la vie bohémienne des tziganes et les chansons traditionnelles et folkloriques des peuples balkaniques. Politiquement, cet ensemble de musiciens autrichiens se déclarent contre le racisme, les préjugés et l'intolérance qui sont particulièrement dirigés contre les immigrés d'Europe du Sud et la Turquie, qui vivent à Vienne en grand nombre, tout en .prêchant pour une coexistence pacifique et conviviale de tous les hommes, un message qu'ils essaient de transmettre lors de leurs tournées partout où ils se produisent. Ils ont visité plusieurs pays dont le Brésil, le Canada, le Zimbabwe, la Russie, le Maroc pour donner différents concerts. Ce soir-là, le Tschuschenkapelle Wiener était présent sur la scène d'Ennejma Ezzahra avec six musiciens : un accordéoniste, un guitariste, un bassiste, un clarinettiste, un contrebassiste et une batteuse. Le public a eu droit à des chansons interprétées tantôt en chœur, tantôt en solo, choisies du répertoire de la musique tzigane appartenant au patrimoine des Balkans et chantées dans un cocktail de langues balkaniques. Le public a été entraîné dans un voyage à travers plusieurs pays balkaniques par cette musique qui doit son charme au jeu subtil des six musiciens qui ont fait preuve de beaucoup de talent et de tact. Des solos de guitare, de clarinette et de contrebasse ont été exécutés en guise d'intermèdes entre les différents tubes chantés au cours de cette soirée. Le public s'est bien régalé, malgré son ignorance des langues utilisées par les chanteurs, il était plutôt si enthousiasmé par le rythme assez fort et accéléré de la musique tzigane qu'il n'hésitait pas à prendre part à la fête en tapant des mains et en lançant des « bravo » à la fin de chaque chanson. On aurait voulu danser si ce n'était l'exiguïté des lieux ; la salle étant petite et archicomble ! Il y avait une chanson de la Bosnie, une autre de Sarajevo, une troisième de la Turquie et d'autres encore qui provenaient de la Russie, de Macédoine et d'autres régions des Balkans, ainsi que des chansons folkloriques viennoises. On interpréta aussi une chanson intitulée « Arabia » et la fameuse chanson de Dalida « Mustapha ya Mustapha » qui enfiévra toute la salle. On a même joué une valse viennoise. Ce fut un beau voyage dans les contrées balkaniques si riches en musique folklorique.