Dans un souci d'informer le public sur la situation alarmante du spectacle vivant, le Syndicat Tunisien Libre des Producteurs et Organisateurs de Spectacles (STLPOS) nous communique les informations suivantes : STLPOS s'inquiète pour le secteur du spectacle vivant, de l'inertie et de l'opacité dans laquelle le Ministère de la Culture est toujours plongé, de la confusion entretenue des responsabilités, de l'absence manifeste de volonté de travailler à l'organisation dynamique et à l'assainissement d'un secteur trop longtemps abandonné. Le Syndicat s'alarme du manque de transparence toujours à l'œuvre ; dont l'organisation des récents festivals d'été est un exemple patent. Il attend avec une impatience renouvelée la mise en œuvre d'une politique plus efficiente et clarifiée de la part de l'autorité de tutelle, qui passe impérativement par un changement des méthodes et une réelle rupture avec les anciennes pratiques. Nos demandes répétées en ce sens auprès du Ministre de la Culture sont demeurées à ce jour lettre morte . Il est plus que temps que le Ministère de la Culture voit en notre profession un acteur de la culture et un partenaire de son essor, alors qu'il continue à pratiquer exclusion et discrimination. Il est plus que temps désormais de travailler à une concertation véritable avec les professionnels et les syndicats tunisiens reconnus du spectacle vivant et de réfléchir à la définition et à la mise en œuvre d'une réelle politique de promotion de l'offre et de l'industrie culturelle. Les règles de bonne gestion démocratique auxquelles nous aspirons imposent un dialogue constructif, confiant et régulier afin de cerner et d'établir des priorités communes en soutien des activités et au bénéfice de la population. Il est plus que temps désormais de songer enfin à l'établissement de ces priorités en toute transparence, pour repenser un secteur maltraité et livré aux fiscalités les plus lourdes et sélectivement appliquées. Oublieux de ses priorités véritables, le Ministère de la Culture s'évertue cependant à faire sa priorité d'organiser de façon centralisée et bureaucratique des manifestations culturelles et notamment les festivals d'été… Comme de coutume, les structures dépendant directement ou indirectement du Ministère de la Culture (Festivals, Centres ….) continuent d'ignorer la loi et la profession en permettant aux fonctionnaires désignés de négocier et de contracter directement avec des intermédiaires étrangers. Le Syndicat attend toujours le bilan de ces festivals ainsi qu'il avait été promis par le Ministre de la Culture en personne lors du point de presse du 30 juin 2011, les chiffres et les informations demandés aussi bien par les médias que par les professionnels n'ayant toujours pas été communiqués (cachets des artistes, frais de productions, recettes, composition des différentes commissions chargées d'élaborer les programmes des « Nuits de Carthage » et du « festival de Hammamet » ainsi que les différentes organisations qui ont entériné leur travail, etc…). Les abus de position sont encouragés par le Ministère lui-même, en faisant des fonctionnaires d'Etat des Agents et Producteurs, ce qu'ils n'en sont évidemment pas, tout en échappant aux règles restrictives et aux fiscalités auxquelles sont assujettis par ailleurs les professionnels. Est-ce donc bien là la responsabilité première du Ministère de la Culture ? Les priorités publiques nationales ne manquent pourtant pas, où notre Ministère serait bien inspiré de trouver à s'employer et à s'investir ! - formation artistique, - salles de spectacles, - cahiers des charges des équipements publics, - soutien à la création, - matériels techniques modernes, - assurance sociale, - filières techniques, - etc … L'objectif du Syndicat Tunisien Libre des Producteurs et Organisateurs de Spectacles (STLPOS) est de promouvoir une profession trop souvent marginalisée et instrumentalisée, de penser à des règles équitables et uniformément appliquées, pour qu'enfin la révolution, dans ses exigences mêmes d'égalité et de responsabilité, atteigne la Culture et l'Animation Touristique. Le Syndicat envisage sérieusement d'avoir recours à la Justice, pour obstruction à l'initiative privée, abus dans la gestion des subventions publiques, encouragement à la concurrence déloyale… Une action est aussi à l'étude à l'encontre de l'OPTDA (Organisme Tunisien des Droits d'auteurs) qui, au lieu de défendre les auteurs compositeurs Tunisiens selon sa vocation première, s'arroge en vérité le droit, par ses divers règlements intérieurs, de taxer abusivement et sélectivement les promoteurs de spectacles en vue de les fragiliser ou de les dissuader d'entreprendre (sans pour autant rétrocéder, on l'aura compris, les taxes ponctuées aux artistes étrangers quand ils y ont droit). Le chemin est long vers la transparence et la juste réglementation des pratiques, la clarification des responsabilités respectives, pour libérer et promouvoir l'initiative, la diversité et aussi la professionnalisation de l'offre et de l'industrie culturelle ! Raison de plus pour s'y atteler enfin et sans plus tarder ! Une fois de plus, le Syndicat Tunisien Libre des Producteurs et Organisateurs de Spectacles (STLPOS) renouvelle sa demande expresse auprès du Ministère de la Culture, pour l'engagement enfin d'une concertation véritable, sérieuse et approfondie, bornée par des échéances de calendrier. Cette concertation devrait être animée par l'ambition d'une révolution des règles et des pratiques à la mesure de la refondation culturelle que la Tunisie nouvelle espère et exige, de son désir ardent de replacer la culture au cœur de sa citoyenneté et de favoriser sa créativité et son apport au monde.