C'est un film étonnant, qui raconte un épisode totalement méconnu de la Seconde Guerre mondiale : l'histoire de juifs sauvés de la déportation grâce au recteur de la Mosquée de Paris. Les hommes libres d'Ismaël Ferroukhi, avec Tahar Rahim et Michael Lonsdale. Younès, campé par Tahar Rahim, un jeune Algérien vivant de la contrebande, se retrouve obligé d'espionner la Grande Mosquée pour le compte de la police française. Il va découvrir que le fondateur de cette institution, Si Kaddour Benghabrit, alias Michael Lonsdale, cache des résistants musulmans, délivre de faux certificats à des juifs et organise les filières d'évasion. Younès se lie d'amitié avec Salim Halali, chanteur algérien, l'un de ces juifs d'Afrique du nord qui se font passer pour des musulmans. Si le personnage de Younès est inventé, Si Kaddour Benghabrit et Salim Halali ont réellement existé. Le réalisateur Ismaël Ferroukhi rend hommage à leur mémoire ainsi qu'à celle de tous ces anonymes musulmans qui ont sauvé des juifs. Certains l'ont fait par pur altruisme, d'autres, au nom de leur idéal politique. Ce sont les mêmes qui lutteront quelques années plus tard pour l'indépendance de l'Algérie. En 2011, quelques mois après les révolutions arabes, cet espoir démocratique résonne avec d'autant plus d'intensité. (RFI)