La soirée du vendredi 14 octobre a été consacrée aux solos de guitare assurée par le jeune guitariste tunisien Walid Dhahri. C'était l'un des deux artistes tunisiens présents à cette 17è édition de l'Octobre Musical, le deuxième étant le joueur de qanoun Anis M'rad, prévue pour la soirée du 22 octobre courant. Ce soir-là, tout l'honneur a été au soliste Walid Dhahri et à sa guitare classique. Ce virtuose a su trouver l'adhésion chaleureuse des mélomanes passionnés de musique classique, venus nombreux assister à son concert. Il est à rappeler que Walid Dhahri est né à Tunis en 1976. Il abandonna des études en physique pour se consacrer entièrement à la musique et à son instrument favori : la guitare classique. Il prit des cours sur cet instrument en Suisse et perfectionna sa passion grâce à des stages en la matière. Devenu soliste à l'orchestre symphonique depuis 2001, il participa à de nombreux festivals. Il s'est imposé en tant que grand interprète des compositeurs espagnols classiques. Il fonda en 2005 une école de musique où il mène actuellement une intense activité pédagogique. L'artiste a présenté au cours de cette soirée, un programme volumineux composé de deux parties où figuraient de grands musiciens des siècles derniers. Ce programme répond à un ordre chronologique quant au classement des musiciens et de leurs œuvres. L'artiste a interprété des morceaux de musiciens appartenant à des compositeurs célèbres italiens et espagnols d'époques différentes, allant du 17è jusqu'au 20è siècle, ainsi que des pièces de musique latino-américaine . Il entama son concert par un arrangement intitulé « Adagio for strings and Organ » de Tomaso Albinoni, compositeur italien ayant vécu entre 1674 et 1745. Puis il interpréta le Fandango op.16 de Dionisio Aguado (1787-1849), une danse populaire espagnole exécutée au son de la guitare. Il passa ensuite à Julian Arcas (1838-1882) pour lui interpréter « Punto de la Habana » et « Polacca Fantastica ». Le soliste a ensuite exécuté deux morceaux d'Isaac Albéniz (1860-1909), le premier « Cadiz » et le second « Cuba » et en fin de la première partie, il interpréta une série de compositions latino-américaines du 20è siècle appartenant à Hector Ayala (1914-1990) dont « Preludo », « Choro » du Brésil, « Takiari » de Bolivie, « Tonada » du Chli et « Vals » du Pérou. Dans la deuxième partie, le guitariste a interprété d'autres œuvres des mêmes musiciens choisies dans la première partie auxquelles il ajouta celle de Juan Emilio Arrieta (1823-1894) intitulée « Fantasia sobre Marina ». Après quoi, il enchaîna, en gardant le même ordre chronologique, avec d'autres morceaux comme « Fantasia su motivi della Traviata » de Julian Arcas, suivi de Mallorca et « Torre Bermeja » de Albéniz et des deux morceaux latino-américains « Guarania » du Paraguay et « Gato y Malambo » d'Argentine. La soirée s'acheva sur une pièce du compositeur Albéniz intitulée « Sevilla ». De l'avis du public, la soirée était réussie dans la mesure où l'on a pu voyager à travers les siècles pendant une heure et demie à l'écoute de différentes musiques classiques au son d'une guitare classique dont les cordes furent pincées avec beaucoup de tact et de passion par le virtuose Walid Dhahri.