Propos recueillis par Sayda BEN ZINEB - Interview de M.Mustapha Okby, directeur du festival - Lieu privilégié pour diverses manifestations culturelles, l'Acropolium de Carthage abritera du 08 au 29 octobre 2010, sa 16ème édition de l'Octobre musical en nous faisant partager la passion de la musique classique, baroque, romantique ou contemporaine ; un rendez-vous incontournable pour les mélomanes et les fidèles partenaires, en attendant de voir ouvertes et d'une manière permanente, aux artistes tunisiens et étrangers, des salles de concert consacrées à la musique classique … un souhait émis par M. Mustapha Okby, directeur de l'Octobre musical, lors de notre dernier entretien. *Le Temps : Après quinze éditions et une autre nouvelle qui approche, pourrions nous dire que l'Octobre musical a trouvé sa voie et qu'il constitue désormais une assise sur la scène musicale et culturelle en Tunisie ? -Mustapha okby : comme tout événement culturel et artistique, l'Octobre musical ne peut durer qu'en se développant et en se transformant ; de 3 concerts en 1994, on est arrivé à 17 en 2010 . L'aspect confidentiel de la manifestation est devenu national et international, cela évidemment grâce à nos efforts pour que l'organisation soit toujours à la mesure de l'événement et de ceux qui l'attendent. Par contre, la seule ombre au tableau se situe au niveau du sponsoring et du mécénat qui ne suivent malheureusement pas le développement culturel. La culture demande des moyens que l'Etat seul ne peut assurer… Ici on se demande où est le rôle de la société civile, des hommes d'affaires et des Institutions financières ? * Contrairement aux pays occidentaux, les pays arabes brillent par leur absence au cours de cette nouvelle édition de l'Octobre musical. Pourquoi ? - M.O. : Il n'existe pas une tradition d'échange avec le monde arabe dans le domaine de la musique classique. Les pays arabes sont souvent oubliés. Cependant, il y a eu et à plusieurs occasions, quelques participations d'artistes libanais et égyptiens de renommée internationale. * La soirée d'ouverture prendra les couleurs tunisiennes et constituera la première représentation publique du chœur Les voix de l'opéra de Tunis. Comment nous la présentez-vous ? -M.O. :Notre fierté cette année, c'est d'ouvrir avec cette nouvelle formation qui préfigure l'ossature et le cœur de l'opéra de Tunis. les jeunes talents se produiront sous la direction de Véronique Meurice, assistée par Hana Sémati. Rappelons que ces jeunes ont donné après de nombreux stages de formation, leurs premières répétitions à l'occasion des « 50 heures de musique » organisées au centre culturel international de Hammamet, du 26 au 28 juin 2010. La première partie de l'ouverture de l'Octobre musical, sera suivie d'interprétations des airs d'opéra par les lauréats du premier concours national du chant lyrique. La dernière partie sera conduite par l'Ensemble orchestral de Tunisie, dirigé par Rachid Koubâa dans la « Serva Padrona » de Giovanni Pergolesi. Si nous avons maintenant des voix de très grande valeur, le reste va se développer naturellement pour obtenir un opéra digne de ce nom. Et, comme l'ouverture de la Cité de la Culture est imminente, nous avons voulu, Mohamed Zinelabidine et moi, donner un aperçu de cette formation qui constituera le futur Opéra de Tunis. *La Tunisie sera également représentée par la voix de Alia Sellami et des éléments du groupe Nafas qui rencontreront la trompette du trompettiste Ibrahim Mâalouf. Comment la rencontre s'est-elle déroulée ? M.O. :Alia Sellami donnera un concert inédit et original en compagnie du compositeur et musicien franco-libanais, Ibrahim Mâalouf. Après une première rencontre dans le cadre du festival de la Médina, le Duo a décidé de travailler ensemble en résidence à l'Acropolium de Carthage, les 17 et 18 octobre pour créer le concert de la soirée du 19 qui sera interprété en première à l'Octobre musical, manifestation chère à Alia qui s'y produit régulièrement avec Nafas. Quant à Roberte Mammou, artiste belge d'origine tunisienne, elle a été une des premières à soutenir l'Octobre musical et à y participer d'une manière active ; c'est un peu la marraine de la manifestation. En 1994, elle m'a proposé un récital de piano avec l'implication de musiciens belges. Je lui ai suggéré par la suite, un cycle de 4 ou 5 concerts, tous les mois d'octobre, et c'est de cette manière, qu'a été lancé l'Octobre musical. Roberte Mammou revient cette année accompagnée d'une formation de grands artistes belges et français, offrir un concert « spécial Chopin », au profit de l'association tunisienne d'aide aux « enfants de la lune » ; ceux qui naissent avec une maladie de la peau et qui ne supportent pas la lumière… * Pourriez-vous nous présenter la participation étrangère ainsi que le programme, d'autant plus qu'on célèbre cette année et dans le monde entier, le bicentenaire de Chopin, virtuose pianiste polonais ? -M.O. : Le 200ème anniversaire de Chopin sera célébré comme il convient à ce grand compositeur par nos partenaires polonais Erato Trio et figurera également dans le programme des diverses participations de cette session. Nos fidèles partenaires étrangers seront représentés par des artistes aux sensibilités diverses tels que Duo pianistico italiano (Italie) ; Quatuor à cordes (Brésil) ; les « Brises d'Orient (Suisse) ; Toshiki Usui ; piano (japon) ; Jean Paul Dessy, violoncelle (Wallonie Bruxelles) ; Daniel Auner, violon (Autriche) ; Trio Amédée (Pays bas) ; Duo Riul (Allemagne) ; Mocsari Karoly, piano (Hongrie) ; Thomas Rosenkranz, piano (USA) ; Lubomir Brabec, guitare (Tchéquie) ; Ambrosio Valero, piano (Espagne).
