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«Le parlement européen est prêt à entretenir des relations avec les nouveaux élus, selon les principes généraux de bon voisinage» Mission d'observation de l'Union Européenne
La mission d'observation électorale de l'Union européenne en Tunisie, qui avait commencé à travailler depuis le 8 septembre dernier, a rendu publique hier lors d'une conférence de presse tenue à Tunis, sa Déclaration préliminaire, devant un parterre de journalistes tunisiens et étrangers, des représentants de la société civile et des diplomates. Michael Gahler, chef de ces 180 observateurs a déclaré que « la journée du 23 octobre est historique. Nous avons suivi avec beaucoup de respect ces élections. Nous sommes impressionnés par l'engagement de la jeunesse tunisienne. Les électeurs tunisiens ont participé en très grand nombre au scrutin dont les opérations de vote ont été globalement bien menées. Un consensus politique fort, qui s'est exprimé dans un contexte de très grande liberté d'expression, a permis la tenue de ces élections. Celles-ci sont issues de la volonté ferme du peuple tunisien d'être gouverné par des autorités élues démocratiquement et respectueuses de l'Etat de droit. L'ISIE a organisé ces élections dans la transparence ». Il a ajouté que « le peuple tunisien a su prolonger le formidable élan démocratique du Printemps arabe en organisant un processus électoral crédible et transparent ». Les observateurs ont évalué positivement ces élections qui se sont déroulées conformément à la loi tunisienne et aux conventions internationales. Toutefois, l'engagement massif des Tunisiens a conduit à un émiettement de l'offre politique illustré par le grand nombre de listes de candidats, 1517, dont 654 indépendantes, dans les 27 circonscriptions en Tunisie, sans compter les 145 listes à l'étranger. Le règlement du financement de la campagne est clair, mais le contrôle est difficile. Les délais donnés à l'ISIE pour effectuer ce contrôle sont trop courts, puisqu'ils expirent avec la proclamation des résultats. Quant à la campagne électorale, elle est jugée très timide, faite dans le calme, à part quelques dépassements limités. Beaucoup d'emplacements prévus par l'affichage électoral sont restés vides. Les médias audio-visuels ont été neutres et ont respecté à la lettre les dispositions légales. Les médias privés ont donné la possibilité aux principales forces politiques de s'exprimer. Dans l'ensemble leur couverture de la campagne a été globalement équilibrée. La proclamation de la parité a permis à 5000 femmes d'être candidates. Seules 7% sont tête de listes. La mission souhaite s'assurer que l'ISIE tienne ses engagements en matière de traçabilité des résultats. Les représentants des listes de candidats étaient présents dans 93% des 1649 bureaux de vote observés. Les observateurs nationaux étaient présents dans 70% des cas. Début décembre, la mission présentera son rapport final contenant des recommandations. Gabriele Albertini, chef de la délégation du Parlement européen composée de 15 députés issus de tous les groupes politiques, a affirmé : « Ces élections sont une première étape. Il appartient maintenant aux Tunisiens de s'atteler à la tâche de construire de nouvelles institutions démocratiques ». Il a ajouté : « Nous ne sommes pas venus pour vous juger et vous donner des leçons de démocratie, mais pour être avec vous et partager notre expérience ». Il considère que quelques imperfections constatées étaient inévitables, comme la procédure d'inscription, le vote des non inscrits…Il a salué la participation active des femmes tunisiennes et a relevé deux aspects importants : le taux élevé de la participation et les visages émus des jeunes, des femmes et des personnes âgées. Il conseille aux perdants de travailler dans un esprit de consensus. « Le parlement européen est prêt à entretenir des relations avec les nouveaux élus, selon les principes généraux de bon voisinage », conclut-il. Implicitement, plus ils seront proches du modèle européen en matière de respect des droits de l'homme et de l'égalité hommes femmes, mieux ça ira. Globalement, l'appréciation des observateurs européens est positive et encourageante. Attendons, les recommandations du rapport final.