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«Nous ne sommes pas plus que ce que nous sommes. Nous sommes des consultants européens, des techniciens électoraux» Maria Espinosa, chef de Mission d'observation électorale de l'Union européenne en Tunisie :
• «L'achat des voix des électeurs relève de la pollution acoustique électorale, tant qu'on n'a pas réuni de preuves tangibles. S'il y a des délits de ce genre, c'est aux Tunisiens de les dénoncer.» La conférence de presse tenue, hier matin, au siège de la Mission d'observation électorale de l'Union européenne, avait pour principal objectif de faire taire certaines calomnies débitées, ces derniers temps, dans le seul but de les discréditer. Certaines mauvaises langues diraient que des parlementaires européens ont déçu la confiance des Tunisiens puisqu'ils ont servi de tremplin pour redorer le blason du président déchu et son régime. Maria Espinosa , chef de mission adjointe de la Mission d'observation électorale de l'Union européenne a soulevé la question en insistant sur le fait que la MOE est la première mission officielle dépêchée par l'Union européenne en Tunisie et que les parlementaires ou les experts européens ayant suivi d'autres scrutins du temps de l'ancien régime étaient invités à titre personnel et donc ne représentaient pas l'Union européenne. Déploiement de 116 observateurs supplémentaires « C'est la première fois que l'Union européenne vienne sur invitation du gouvernement tunisien pour observer le processus électoral. Cette Mission est politiquement indépendante des Etats membres, de la Commission européenne et du Parlement européen. Elle a coûté la bagatelle de 3,2 millions d'Euros. Notre équipe travaille quotidiennement de 7h00 à 23h00. On n'est pas là pour faire du tourisme. » avance notre interlocutrice qui a expliqué que l'équipe de l'Union européenne est sur le terrain depuis le 8 septembre et qu'elle est la plus importante mission d'observation électorale internationale présente en Tunisie pour l'élection de la l'Assemblée constituante. « Sans vouloir diminuer le travail des autres observateurs venus d'horizons différents, nos observateurs sont là depuis plus d'un mois, et sont appelés à observer le processus électoral dans ses différentes phases, alors que les autres vont concentrer leurs efforts sur le jour du scrutin. Nous avons, par ailleurs, des activités complémentaires avec les autres observateurs et non pas compétitives. » Explique un expert de la MOE UE. Pour l'équipe européenne, il y a lieu de préciser qu'ils sont au total 180 observateurs et que 57 parmi eux sont en Tunisie et dispatchés à travers les différentes régions du pays depuis la période pré-électorale. 116 observateurs supplémentaires débarqueront sur le territoire tunisien d'ici le 19 du mois en cours. Ils seront fin prêts pour analyser la deuxième phase du processus électoral, à savoir « la campagne électorale, le jour du scrutin l'agrégation et la publication des résultats, le suivi du contentieux électoral ». Le chef observateur, Michael Gahler publiera et commentera par la suite, deux jours après le scrutin, les premières conclusions de la MOE UE dans une déclaration préliminaire. « Le rapport final de la Mission rassemblant une évaluation détaillée du processus électoral ainsi que des déclarations destinées, le cas échéant, à proposer des améliorations pour les scrutins à venir, sera présenté aux autorités et autres acteurs nationaux dans un délai de deux mois après le scrutin. » explique-t-on. Le but étant d'avoir une image représentative du processus électoral dans notre pays en faisant fi des rumeurs qui circulent qui relèvent, selon Maria Espinosa de « la pollution acoustique ». Achat des consciences Jusque-là aucune irrégularité dans le processus électoral n'a été relevée par la MOE UN car selon Maria Espinosa, « La Mission travaille sur des faits et ne recueille pas de rumeurs. Quant à l'achat des voix des électeurs, nous n'avons réuni aucune preuve sur la question. Si un Tunisien remarque qu'il y a un dépassement de ce genre il doit en informer l'ISIE et les tribunaux tunisiens. C'est une responsabilité civique entre Tunisiens pour maintenir l'intégrité du système. » Et devant l'insistance de certains collègues la Chef de mission adjointe de la Mission d'observation électorale de l'Union européenne a affirmé qu'ils ne sont autres que des techniciens électoraux et qu'ils ne sont autres que des consultants européens. « Nous ne sommes pas plus que nous sommes. » dit elle pour répondre à certains journalistes ayant abreuvé de reproches l'exercice de la Mission qui selon eux n'a pas pris position par rapport aux attaques dirigées contre la chaîne de télévision Nessma. Est-ce que les manifs qui ont suivi la diffusion du film iranien Persepolis vont influencer le processus électoral ? Est-ce vraiment une campagne de dénigrement orchestrée par un parti politique ? Les représentants de la Mission d'observation européenne ont préféré agir avec mesure pour y répondre en condamnant la violence et en appelant les parties qui se sentent indignées de saisir la justice et de ne pas recourir à la violence pour condamner ces faits. « Toutes les hypothèses sont possibles. On est appelé à agir selon un ensemble de faits qu'on observe. Jusque-là on ne sait pas encore s'il s'agit de l'expression d'un mécontentement populaire ou d'un acte orchestré politiquement » avance l'un des experts européens.