Par Khaled GUEZMIR- Les docteurs Ben Jaâfar et Marzouki ont-ils fait le bon choix en faisant alliance avec plus puissant qu'eux dans cette nouvelle transition plus qu'incertaine ! Pour les observateurs avertis et bons nombres de cadres et de citoyens qui ont voté « Ettakatol » et le « CPR », nos deux candidats présidents vont avoir, à leur tour, le gouvernement qu'ils méritent ! Je lis avec attention les libres opinions que la presse écrite publie ces derniers temps et l'une d'elle et pas la seule, reproche à ces leaders ce qu'elle considère comme « un véritable détournement de voix », puisque leurs électeurs n'ont pas été avertis avant le 23 octobre dernier et lors de la campagne électorale que ces deux formations allaient s'allier à « Ennahdha » ! Finalement, beaucoup de citoyennes et de citoyens ont voté pour « Ettakatol » et le « CPR » pour ce qu'ils représentent comme forces démocratiques modernistes du centre gauche et voilà qu'ils se sentent « trahis » par cette alliance avec ce qu'ils considèrent être une force hégémoniste portée par une idéologie religieuse et des lectures contradictoires sur des questions essentielles tel que la liberté individuelle, la liberté académique, la liberté du culte etc. Pourquoi ces formations ont-elles choisi le chemin le plus court et le plus facile vers le « pouvoir » qui s'avère au fil des heures et des jours comme une véritable « illusion » où ils risquent à nouveau de faire de la figuration et de ne peser sur aucune décision essentielle. Eux qui ont combattu de toutes leurs forces les « partis » périphériques de l'ère et de l'espace Ben Ali vont-ils à leur tour s'abonner à la cartonnerie du palais du Bardo ! Non seulement ce serait triste mais l'enjeu dépasse de loin leurs personnes et leurs formations, parce qu'il risque de nous ramener à la case départ : l'absolutisme des partis dominants et la « tyrannie » de la majorité absolue. Avaient-ils d'autres choix ! Une alliance avec les courants de la « famille », le PDP de Si Néjib Chebbi, le Pôle Démocratique, ou Afek Tounès etc. Pouvaient-ils manœuvrer avec l'énigmatique Dr. El Hamdi de « El Aâridha » ! Difficile à dire, dans la mesure où les élites modernisantes libérales ou de gauche sont allées au charbon d'Ennahdha en ordre dispersé et même antagoniste. Un mélange d'ambition personnelle et de sous-estimation de la déferlante islamiste a eu raison de leur combativité, laissant la Tunisie profonde et ses frustrations à un autre choix : le vote sanction. Maintenant, que faire ! Faut-il bloquer la machine et retarder, encore une fois, la formation du gouvernement, ce qui serait dramatique pour un pays de plus en plus livré au doute et à l'indiscipline. Ou faut-il faire « avec », en limitant les dégâts d'un mauvais choix de départ dont personne n'a calculé les conséquences ! Nous l'avons dit à plusieurs reprises, la Tunisie ne peut, vu ses moyens limités, s'offrir une « révolution » interminable, ni une transition longue et éprouvante. Il va falloir trancher et avancer en préservant l'essentiel à savoir, le maximum de séparation et de contre-pouvoirs entre l'exécutif et le législatif. La gourmandise de « Ennahdha » et ses ambitions du contrôle social étant à la hausse, grisée comme le dit, si bien, Si Béji Caïd Essebsi, dans sa dernière interview, au confrère « Le Maghreb », par la faiblesse des « partenaires et alliés, entendez adversaires, le CPR et Ettakatol devraient manœuvrer au mieux pour sauver ce qui peut l'être au niveau des portefeuilles ministériels de souveraineté ce qui paraît de plus en plus chimérique. Finalement, que de regrets de « renvoyer » Si Béji à ses « méditations » alors qu'il a été d'un grand secours pour la nation au moment où le pays était en totale dérive. Au fait, aurait-il cette volonté de puissance et de feu sacré du « volcan qu'on croyait trop vieux » pour lancer un grand parti du centre libéral et de la gauche démocratique ! S'il a l'audace de le faire je vous promets qu'il y aura des surprises à l'orée de 2013 ! ramiferjani bechirtou zarzour daassi Ridha E sihem