La conférence de presse tenue, dernièrement, par l'Union des Magistrats Administratifs dirigée par Ahmed Soueb et le Syndicat des Magistrats Tunisiens chapeauté par Raoudha Laâbidi n'a pas été sans résultats. Mustapha Ben Jaâfar, président de l'Assemblée Nationale Constituante, la seule instance républicaine élue pour le moment – a reçu les représentants de ces deux structures. Ahmed Soueb et Raoudha Laâbidi, lui ont fait part de l'attachement des magistrats à leur indépendance. Le pouvoir judiciaire doit être indépendant des deux autres pouvoirs, exécutif et législatif. Son organisation doit obéir aux règles de la démocratie. Le président de la Constituante leur a exprimé sa compréhension pour leurs revendications et leurs soucis de consacrer la démocratie dans l'organisation de la profession. A l'issue de cette audience, Ahmed Soueb, affichait un optimisme de bon aloi. Toutefois, les débats au sein de la commission d'organisation provisoire des pouvoirs, pour la nouvelle période transitoire n'ont pas été concluants concernant le pouvoir judiciaire. La question sera débattue lors de la plénière de la Constituante. Va-t-on garder la situation actuelle ? Ahmed Soueb, reconnaît que la réforme de la justice, ne pourrait se faire en cliquant les doigts. En attendant que de nouveaux textes soient promulgués, les magistrats tiennent à ce que le principe de l'élection soit consacré dans la gestion des affaires de la justice dans ses différentes composantes juridiques, administratives et financières. Ils comptent user, graduellement de tous les moyens de pression utiles pour la réalisation de leurs objectifs, y compris, éventuellement, le recours à la grève. Les membres de l'Assemblée Nationale Constituante ayant été élus, doivent comprendre facilement que les magistrats préfèrent consacrer le principe de l'élection, sans calculs politiques.