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«Un groupe émirati a menacé d'intenter une action en justice à mon encontre!» Khayam Turki (Ettakatol) révèle les raisons de son surprenant désistement du poste de ministre des Finances :
• «J'ignore tout de l'énigmatique dossier judicaire déterré quatre ans après ma démission du groupe National Holding qui appartient à la famille régnante émiratie Al-Nahyane» • «J'ai préféré me retirer pour ne pas ralentir la formation du gouvernement et pour me consacrer à ma propre défense» Le désistement de dernière minute de Khayam Turki, candidat d'Ettakatol au poste de ministre des Finances, a fait couler beaucoup d'encre. En l'absence d'informations précises sur ce retrait-surprise de la part d'Ettakatol, lequel s'est borné à annoncer que son «poulain» a demandé à renoncer définitivement aux fonctions mardi 20 décembre, les spéculations médiatiques se sont multipliées. Certains médias avançaient une fausse explication selon laquelle Khayam Turki s'est retiré en raison de ses liens de parenté supposés avec le leader d'Ettakatol, Mustapaha ben Jaâfer, sur fond de critiques accusant le triumvirat vainqueur des dernières élections de placer leurs proches au gouvernement. D'autres ont évoqué des « interventions étrangères» pour nommer ou dénommer tel membre du nouveau gouvernement tunisien. Autant de spéculations qui ont obligé l'intéressé à rompre le silence. Spécialiste de la de la finance internationale et diplômé de Sciences-Po Paris qui a rejoint Ettakatol au lendemain de la révolution, Khayam Turki a tenu, hier, une conférence de presse au cours de laquelle il a levé un coin du voile sur l'affaire. «Quelques heures seulement avant l'annonce de la composition du nouveau gouvernement tunisien, qui devait avoir lieu lundi 19 décembre, un ami m'a informé qu'un groupe émirati pour que j'avais intégré en 2006 avant d'en démissionner pour des raisons purement techniques deux ans plus tard menaçait d'intenter une action en justice à mon encontre pour des faits que j'ignore pour le moment», a-t-il annoncé, d'emblée. Et d'ajouter : «J'ai discuté de cette affaire qui pourrait embarrasser le gouvernement avec le secrétaire général du mon parti, Mustapha Ben Jaâfer, lequel a demandé au Premier ministre un report de l'annonce du gouvernement. Finalement, j'ai préféré me retirer pour ne pas ralentir la formation du gouvernement en cette étape sensible dans l'histoire du pays et pour me consacrer à ma défense ». Tentative de déstabilisation ? L'ancien analyste financier à la Bourse de Londres, qui a passé la majeure partie de sa vie et de sa carrière en Europe et au Moyen-Orient, a précisé que le groupe émirati qui intenterait une action en justice à son encontre est le fonds d'investissement National Holding, propriété de la famille régnante aux Emirats Arabes Unis Al-Nahyane. Il n'a pas, cependant, caché sa surprise de voir ce prétendu dossier judiciaire déterré quatre ans après sa démission du groupe émirati et quelques heures seulement avant la présentation du nouveau gouvernement tunisien au président de la République. «S'agit-il d'une campagne de dénigrement orchestrée contre ma personne, d'une campagne visant Ettakatol ou encore d'une tentative de déstabilisation de la troïka ?», s' interroge Khayam Turki. L'intéressé lui-même avoue ne pas être en mesure de répondre à ces questions lancinantes pour le moment. «J'attends de voir le contenu de cet énigmatique dossier pour comprendre ce qui se passe et pour défendre mon honneur et celui de mon parti», a indiqué le directeur de la campagne électorale d'Ettakatol. Appelé à commenter les déclarations de Khémaïes Ksila, selon lesquelles les émiratis ont recouru à une frappe préventive pour écarter un candidat qui aurait pris connaissance de certains dossiers délicats concernant les relations d'affaires entre la Tunisie et les Emirats portant notamment sur le projet Sama Dubaï et la privatisation de Tunisie Télécom, Khayam Turki est resté très évasif. «La société qui intenterait une action en justice en mon encontre est une société privée», a-t-il noté, indiquant, toutefois, que le groupe National Holding et les autres groupes émiratis ayant des projets en Tunisie appartiennent toutes à la famille Al-Nahyane. Une réponse qui laisse planer beaucoup d'interrogations …. Walid KHEFIFI
Le cabinet d'avocats en charge du dossier dément toute ingérence étrangère Le cabinet d'avocats d'affaires Boussayene-Knani-Houerbi, qui représente le groupe émirati National Holding, a nié toute ingérence étrangère dans l'affaire du désistement de Khayam Turki du poste de ministre des Finances, affirmant qu'il a pris l'initiative d'alerter le gouvernement sur les cas Khayam Turki « Si on n'avait pas réagi à temps, notre client aurait porté plainte contre le candidat d'Ettakatol dès l'annonce officielle de son nom dans la liste officielle du nouveau gouvernement. Nous avons préféré alerter les autorités et éviter à temps un incident politique», a indiqué un porte-parole du cabinet d'avocats». Tenu par une obligation de confidentialité, le cabinet d'avocats n'a pas voulu fournir plus de détails sur cette affaire.