Un véritable crime de lèse-majesté ! Oser s'attaquer à une institution, aussi vénérable que celle de notre ministère de l'Education nationale, blanc comme neige, où ne sévit, ni la corruption, ni le laisser-aller le plus éhonté, c'est s'en prendre à l'un des symboles les plus caractéristiques, de notre spécificité tunisienne, l'un des symboles de notre inculture (pardon, de notre culture), qui ne se contente pas de battre de l'aile, mais se complait dans le naufrage généralisé de ces valeurs que l'on dit nobles, mais qui appartiennent à des temps qui n'ont plus cours, où se targuer d'avoir des principes, c'est avouer son impuissance à se fondre dans la norme, son incapacité à appartenir, en somme, à son temps, en acceptant, sans sourciller, les compromis et les compromissions. Non, je n'ai pas parlé de « pots de vin », il n'y en a jamais eu au sein de notre vénérable, notre très respectable ministère de l'Education nationale, où tous les responsables, surtout ceux qui ont la gestion des ressources humaines, vont sûrement être « canonisés » un jour ou l'autre, à force d'intégrité et d'exemplarité dans l'exercice de leur fonction. C'est donc, avec beaucoup d'étonnement que nous apprenons que des syndicalistes ont, non seulement outrepassé leur devoir de réserve, mais ont osé porter des accusations, on n'en doute pas, mensongères, à l'encontre de ces blanches colombes du ministère de l'Education nationale. Stupeurs et tremblements ! Moi, à la place de ces responsables, ô combien vénérables… ce n'est pas un procès pour diffamation que j'intenterait contre eux, non ! Je les ferai pendre haut et court sur la place publique, histoire de les donner en exemple, à ceux qui se hasarderaient, un jour ou l'autre, à vouloir dénoncer les pratiques crapuleuses qui sévissent encore au sein du ministère de l'Education nationale, en pensant que la vérité parlerait d'elle-même et que la justice, au palais de justice, étant dans ses quartiers, triompherait du mensonge. Non, ils n'ont rien compris, à avoir l'outrecuidance, de toucher ainsi à « l'immaculée conception » de notre très respectable ministère de l'Education nationale, qui n'a pas les mains sales, ne monnaye pas les « roulements », et dort, forcément, on n'en doute pas une seule seconde, du sommeil du juste, tous les soirs que Dieu fait, avec la conscience tranquille de celui qui a vendu son âme au D…, depuis trop longtemps pour s'en souvenir…