C'est le film engagé d'un réalisateur finlandais qui ne parle pas français qui a obtenu, le 16 décembre 2011, le prix Louis-Delluc. Le Havre, d'Aki Kaurismäki met en scène un cireur de chaussures qui tend la main à un jeune Gabonais sans-papiers, échoué sur les quais du port normand. Le jury du prix Louis-Delluc récompense chaque année le meilleur film français sorti dans l'année. Le Havre montre les couleurs lumineuses du nord de la France au milieu de « containers de réfugiés » et la jungle de Calais. Il raconte l'histoire de Marcel, ancien bohémien à Paris, devenu cireur de chaussures dans les rues du Havre. Pendant que la police cherche le réfugié clandestin, Marcel et ses amis prennent à bras-le-corps le destin du jeune sans-papiers Idrissa. André Wilms joue le personnage de Marcel avec une finesse et une beauté de cœur sidérante. C'est Jean-Pierre Darroussin qui interprète merveilleusement l'inspecteur Monet. C'est Gilles Jacob, également président du Festival de Cannes, qui a présidé le prix Louis-Delluc, appelé également le Goncourt du cinéma. Au Festival de Cannes, Le Havre avait reçu des éloges en tant qu'« ode à l'espérance, à la solidarité et à la fraternité » de la part du jury du Prix œcuménique. A Cannes donc, le film a remporté le Prix de la Critique internationale. Le prix Louis-Delluc a été fondé en 1937 en hommage à Louis Delluc, premier journaliste français spécialisé dans le cinéma et fondateur des ciné-clubs.