De notre envoyée spéciale Neila Gharbi - Robert de Niro et son jury ont dévoilé le palmarès de la 64ème édition du festival du film de Cannes. Ce n'est ni Pedro Almodovar, ni Nanni Moretti, encore moins ,Aki Kaurismaki ou Sorrentino, donné pourtant favori par les critiques, n'ont eu la chance de remporter un prix. Le jury a récompensé le philosophico-mystique «The Tree of Life» (l'arbre de vie) du réalisateur américain Terrence Malick de la Palme d'Or. Alors que, «Il était une fois en Anatolie» de Nuri Bilge Ceylan et «Le Gamin au vélo» des frères Dardenne, se sont partagé le grand prix du jury tandis que Jean Dujardin et Kirsten Dunst se sont partagé les prix d'interprétation et que «Polisse» a obtenu le prix du jury. En raison de sa timidité excessive, Terrence Malick n'est pas monté sur scène pour recevoir la Palme d'or pour « L'arbre de la vie », son film le plus abouti, qui allie l'histoire de l'humanité à des souvenirs d'enfance. Réflexion philosophique sur le monde dans lequel Brad Pitt campe le rôle d'un père autoritaire et Sean Penn en fils. Le film a partagé la Croisette entre ceux qui adorent et ceux qui détestent. Il est vrai que le film fait exploser les codes narratifs habituels et ne fait aucune concession au statut de stars aux deux acteurs. Un autre absent dans cette cérémonie de clôture, est Lars Von trier, expulsé de la manifestation pour des propos déplacés. Et pour faire la différence entre l'homme et l'œuvre, le jury a accordé une récompense symbolique à l'actrice Kirsten Dunst pour «Melancholia». Le film figure donc au palmarès grâce au prix d'interprétation féminine. Les actrices de Lars Von Trier ont toujours eu la chance de remporter le prix d'interprétation féminine à Cannes ; déjà Bjork pour «Dancer in the Dark», Charlotte Gainsbourg pour «Antichrist ». L'acteur préféré des Français, Jean Dujardin a obtenu le prix d'interprétation masculine pour son rôle de star déchue du cinéma muet dans le film en noir et blanc «The Artist», ce qui a réjoui ses nombreux fans. Dans le registre des récompenses inattendues, il y a celui de la mise en scène pour « Drive » du Danois, Nicolas Winding Refn qui a fait flasher le jury pour sa façon de jouer avec les codes du cinéma de genre porté par un personnage à la fois calme et violent. Maïwenn, qui, avec «Polisse», a signé l'un des chocs du festival a obtenu le prix du jury. Le film a lui aussi partagé mais a bouleversé le jury pour son réalisme cru, son humour désespéré et les rires et les larmes que procurent des personnages très éclatés dans ce film à la fois généreux et imparfait. Les autres choix de Robert de Niro et de ses compagnons qu' il a appelés dans un français très approximatif, « champignons » sont moins convaincants. Outre «Il était une fois en Anatolie» de Nuri Bilge Ceylan, «Le Gamin au vélo» des frères Dardenne et même le scénario de «Footnote» de Joseph Cedar, on regrette l'absence au palmarès de «Le Havre» d'Aki Kaurismäki, de «La peau que j'habite » de Pedro Almodovar ou de « Habemus Papam de Nanni Moretti avec un Michel Piccoli bouleversant qui auraient également pu être récompensés. Le cru est exceptionnel cette année. Et il n'y a pas assez de prix pour tout le monde. Tant pis pour ceux qui sont partis bredouilles. Ils n'ont qu'à se préparer pour la prochaine édition de 2012.
LE PALMARES Palme d'Or: «The Tree of Life» de Terrence Malick Grand prix du jury: «Il était une fois en Anatolie» de Nuri Bilge Ceylan et «Le Gamin au vélo» des frères Dardenne Prix du meilleur acteur : Jean Dujardin pour «The Artist» Prix de la meilleure mise en scène : Nicolas Winding Refn pour «Drive» Prix de la meilleure actrice : Kirsten Dunst pour «Melancholia» Prix du scénario : Joseph Cedar pour «Footnote» Prix du jury : «Polisse» de Maïwenn Caméra d'or : «Las Acacias» de Pablio Giorgelli, présenté à la Semaine de la Critique Palme d'Or du court-métrage : «Cross Country» de Maryna Vroda