Avec la richesse de son site archéologique qui remonte à la préhistoire et traverse les époques et les civilisations punique, byzantine, romaine, musulmane et autres, la Tunisie a le potentiel adéquat pour devenir une destination culturelle privilégiée. Pour ce faire, il y a lieu de revaloriser son patrimoine archéologique presque laissé à l'abandon faute de moyens financiers conséquents pour son entretien. Mais ce patrimoine a besoin d'être protégé de la destruction et des vols. Le ministère de la culture a conçu une liste de 46 sites et monuments qui sera proposée à l'Unesco en vue de l'inscrire officiellement au patrimoine mondial. Parmi ces sites et monuments figurent le Ribat de Monastir, Borj Khédija à Lamta, Jbel Chaambi, Thala, Hidra, Bulla Regia, Chamtou, Tabarka, Mahrès, Djerba… Il faut rappeler à ce propos que sept sites et monuments archéologiques sont déjà inscrits dans le patrimoine mondial. Il s'agit de l'amphithéâtre d'El Jem, la cité punique de Kerkouane, la médina de Sousse, le site archéologique de Carthage et enfin le parc naturel d'Ichkeul. Tous ces sites disposent du label de l'Unesco qui leur permet d'être reconnus comme des valeurs historiques et naturelles et permet leur exploitation au service du tourisme culturel. L'Unesco assure à ces biens culturels et naturels leur sauvegarde du fait qu'ils sont estimés uniques en leur genre à travers la « Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel » contre la menace de la dégradation à laquelle ces biens se trouvent exposés, adoptée par l'Unesco le 16 novembre 1972. Cette convention ratifiée par la Tunisie l'engage à respecter le patrimoine de valeur universelle en contre partie d'une contribution financière accordée par l'Unesco. Il demeure cependant étonnant que le site historique d'Oudhna situé sur la route de Zaghouan à quelques encablures de Tunis n'ait pas bénéficié du premier classement, pourtant sa valeur est considérable et aurait pu jouir d'une plus grande notoriété. Son amphithéâtre, son capitole, ses thermes publics, ses grandes citernes, son aqueduc… en font l'un des plus beaux sites du pays. Certaines de ses pièces d'une valeur inestimable peuvent être endommagées faute de surveillance et d'entretien. Un musée pouvant contenir les pièces rares est à envisager dans l'avenir. Pour la promotion de ce site et d'autres patrimoines archéologiques du pays, il y a lieu de penser à aménager des complexes culturels et commerciaux dans lesquels les visiteurs peuvent se reposer, manger, boire et se procurer des articles artisanaux. Ce genre de projet est générateur d'emplois pour les jeunes et de devises pour le pays. Il suffit tout juste de le mettre à exécution. A bon entendeur…