Résultats flatteurs que ceux obtenus lors de la petite tournée espagnole. Qui ne l'admettrait pas ? Battre une sélection régionale de ce grand pays du football et tenir en échec un deuxième réputé comme le réservoir de l'Espagne en joueurs doués. Mais la médaille a son revers. On est moins sûr quand on juge du choix du sparring-partner en fonction de ce qu'attend notre équipe nationale dans un mois au Gabon. Car là on n'aura pas affaire à des artistes à qui nous pourrons fermer toutes les issues et, pourquoi pas exploiter deux ou trois contre attaque heureuses. Subir le jeu d'une façon aussi nette devant des Basques ou des Catalans, prouve qu'on peut, à la rigueur, nous défendre, mais sans aucune chance de nous imposer. Contentons-nous donc du résultat mais sans en tenir compte dans la mise en marche d'un processus de préparation qui épouserait le profil du contexte qu'on va trouver en Coupe d'Afrique. Même notre défense qui a eu le mérite de n'avoir pas encaissé le moindre but en Espagne, ne peut être quitte des questionnements que vont poser les athlétiques attaquants africains, qui ne nous feront pas ce cadeau fait de fioritures dans nos dix huit mètres, de gentillesse dans les duels. Plus on pense à la puissance des joueurs africains, à leur jeu loin d'être fin mais redoutablement efficace athlétiquement, plus on croit que l'adversaire choisi n'était pas approprié Il est significatif de voir la presse couvrir de louanges un gardien de buts qui nous a fait éviter peut-être deux, trois buts, mais elle aurait dû aussi relever la faiblesse démontrée par nos arrières et la présence, surtout vendredi de Dhaouadi et parfois même Chikhaoui derrière l'arrière garde tunisienne. Ce n'est pas à notre avis, ce qu'on a été cherché pour préparer la phase finale d'une Coupe qui va se dérouler sur un gazon pas aussi parfait que sur lequel notre équipe a joué cette semaine ni les conditions climatiques qui différeront de celles qu'on a trouvé en Espagne. Ni surtout l'esprit avec lequel ont évolué les Ibériques… Il reste, heureusement, un mois pour affûter des armes autrement plus offensives, que seul un positionnement plus équilibré de nos compartiments exige. Déjà les longs séjours en stage ne présentent pas seulement des avantages pour affiner le conditionnement psychologique. Le côté négatif est dans la plupart des cas plus important. Enfin, seuls ceux qui ne considèrent que le résultat peuvent être totalement satisfaits. Les autres préfèrent diagnostiquer nos forces actuelles et ce qu'on pourrait améliorer pour un style de compétition bien précis. Un souvenir nous revient qui illustre bien ce point de vue. Pour aller disputer la Coupe du monde en Argentine et rencontrer des équipes comme l'Allemagne, Abdelmajid Chetali, il y a plus de trente ans a choisi la Hollande et la Yougoslavie pour sparring-partner. Il n'a pas eu à en rougir lorsque son équipe a encaissé des cartons. Cela lui a permis de préparer peut-être la meilleure expédition de notre «équipe nationale. M. ZOUBEIDI
Un bon comportement défensif, sans plus La rencontre de vendredi face à la sélection Catalogne a été un bon test pour les défenseurs tunisiens qui ont été acculés durant 90 minutes à garder leur zone et ne pas se hasarder plus loin. Il faut dire aussi que nos attaquants n'étaient pas capables de le faire, comme ils n'ont pas eu l'occasion de le faire. C'est ainsi qu'après sa victoire sans conviction face à la Sélection Basque, l'Equipe de Tunisie était appelée hier à confirmer ce succès face à un adversaire de calibre beaucoup plus important que celui de mercredi. En effet la sélection de Catalogne était fortement renforcée par les champions du monde, Xavi et Piqué Valdés et Fabrejas. Pour notre onze national, cette rencontre revêtait une importance particulière sur le chemin du Gabon où il aura à défendre ses chances de remporter son second titre continental, mais aussi pour renforcer son moral à moins de 20 jours de la CAN. Football total Disons tout de suite que cette rencontre a été une démonstration d'un style de football made in Cruyff l'entraîneur de la sélection catalogne guidée par un Xavi impérial et un Fabregas aussi dangereux qu'à son habitude et qui a donné du fil à retordre à Abdenour qui a été le plus en vue parmi les Tunisiens. Sami Trabelsi fidèle à son système de jeu basé sur un 4/2/3/1 a apporté quelques changements à l'équipe rentrante avec la titularisation de Wissem Ben Yahia sur le flanc droit et Khelil Chamam sur celui de gauche et Eymen Abdenour dans l'axe en remplacement de Walid Hichri jugé en petite forme face à la sélection Basque. En attaque deux changements ont été apportés par l'entraîneur national avec l'incorporation de Chermiti et Darragi. Autant cette formation a été impériale en défense, autant elle a végété au milieu du terrain et ni Korbi, ni Traoui et encore moins Chermiti et Dhaouadi en attaque. Ces deux joueurs n'ont pu rivaliser avec Piqué ou Justé et ont perdu tous leurs duels. Domination incontestée En seconde période, les changements apportés à la formation de l'équipe catalogne n'ont pas influé sur le style de son jeu qui était basé sur un 4/3/3 porté sur l'offensive qui a mis en évidence le duo Abdenour – Aïfa qui se sont distingués dans leurs interventions devant les joueurs espagnols. Devant ce quasi domination des Catalognes, les Tunisiens se sont contentés de défendre leur cage et les Dhaouadi et Chermiti n'ont rien réussi de positif et ont montré la limite de leur savoir-faire et surtout Dhaouadi qui a contesté les décisions de l'arbitre plus qu'il n'a touché de ballons. La rentrée de Chikhaoui et Jomaâ n'a pas changé les donnes, c'est que le pressing adopté par les locaux était total et les tunisiens n'ont rien fait pour trouver des solutions à la domination territoriale des camarades de Montaya. Ce show footballestique a baissé toutefois de ton lors du dernier quart d'heure surtout après la sortie de Bojan véritable poison pour les défenseurs tunisiens. Manque d'imagination Disons que cette rencontre a mis à nu le manque de rythme de l'équipe de Tunisie, mais aussi le manque d'imagination des joueurs du milieu à l'instar de Darragi ou Chikhaoui. Ainsi à l'entrejeu, nos joueurs ont perdu tous les duels et n'ont pas gagné un seul face à de jeunes joueurs espagnols aussi bons techniquement que solides physiquement qui ont asphyxié les nôtres et ne leur ont pas cédé un seul mètre de gazon. A ce jeu les tunisiens se sont repliés en défense, pour parer au plus urgent à leurs yeux, ne pas concéder de but. De ce fait ce match a été finalement un bon test pour le compartiment défensif du onze tunisien qui est parvenu à sauvegarder le match nul malgré la domination totale et sans partage des catalanes. Mais est-ce que l'équipe de Tunisie est allée jusqu'en Espagne pour jouer un match aussi négatif et se contenter d'un jeu ultra défensif ? De toute façon si la prestation de notre équipe a satisfait son staff technique, son rendement ne nous a pas convaincu du tout, comme d'ailleurs lors de son premier match contre la sélection Basque malgré la victoire. Nous pensons sincèrement que les choix aussi bien tactique que ceux des joueurs sont à revoir avant l'échéance de la CAN. M. Rached
Curiosités ·La rencontre placée sous le signe de l'amitié a été précédée par l'exécution des Hymnes tunisien et catalan, largement applaudis par les spectateurs présents au stade olympique de Barcelone. ·Le président de la FTF Anouar Haddad ne rate pas un seul déplacement aussi bien de l'équipe nationale que ceux des équipes pour marquer sa présence. Vendredi il était présent à la rencontre aux côtés de Hedi Lahouar. ·Les jeunes poussins issus de l'académie de football de Cruyff ont accompagné les joueurs des deux équipes à leur entrée sur le terrain. ·Plus de vingt mille spectateurs ont pris place sur les gradins du stade et n'ont pas manqué de soutenir les leurs pendant toutes les péripéties de la rencontre. ·Une cérémonie a été organisée à la fin de la rencontre au cours de laquelle des trophées ont été remis aux deux capitaines. La coupe octroyée à l'équipe de Tunisie a été remise à Eymen Mathlouthi. ·Les joueurs tunisiens ont profité de cette rencontre pour prendre des photos souvenirs avec les vedettes de l'équipe catalogne et particulièrement les joueurs de la Barca. ·Les jeunes joueurs incorporés tout au long de la rencontre du côté catalan, font partie du centre de formation du FC Barcelone. Leur âge varie entre 17 et 18 ans sans plus. ·Des émissaires italiens étaient présents à la rencontre pour suivre de près l'évolution de Eymen Abdenour, qui a été d'ailleurs le meilleur joueur tunisien sur le terrain. M.R
