Jeudi 29 décembre a eu lieu le vernissage d'une exposition collective des œuvres de neufs artistes peintres tunisiens et étrangers à l'Espace Bouabana pour les Arts à Tunis. Cette exposition baptisée « Printemps d'hiver » groupe une panoplie d'artistes tunisiens Mourad Harbaoui, Majid Ben Hmida, Houda Ajili, Fatma El Fkih, Beya Belarbi, Fayz Sfar, Zoubeida Chamari, qui présentent des tendances et des sensibilités picturales assez variées, avec deux invités d'honneur, le peintre irakien Saad El Kassab et l'artiste hollandaise Hetty Van Der Linden. Cette manifestation riche en couleurs comme en techniques témoigne d'une grande créativité plurielle des artistes tunisiens qui célèbrent de leurs pinceaux la liberté et l'amour. A côté de la richesse des thèmes choisis (liberté, amour…) ; on note la diversité des styles (abstrait, figuratif, mixte…) et la variété des techniques (huiles, acrylique, collage…) sur toutes les œuvres exposées, lesquelles semblent interroger de différentes manières la notion de liberté en l'élaborant artistiquement sous divers angles. Une exposition où la Révolution y est pour quelque chose, dans la mesure où les peintres ont donné libre cours à leur imagination et se sont exprimés sans restriction aucune sur la nouvelle ère où l'on vient d'entrer triomphalement, quand bien même, une année avantauparavant, on ne l'aurait même pas imaginé, ni rêvé ! C'est que la liberté d'expression, naguère étouffée et assassinée, devient aujourd'hui réalité et c'est grâce à elle que tout deviendra possible pour ces peintres qui semblent respirer enfin à pleins poumons et dont les tableaux chantent la délivrance, le soulagement, la liberté. Une véritable catharsis à base de couleurs et de lumières qui projette ces artistes dans une magie créative sans bornes. L'amour n'est pas du tout absent dans cette exposition : il est là dans toute sa beauté et toute sa splendeur, mais il suffirait de le chercher à travers ces couleurs et lumières bien évocatrices exprimées sur les différentes toiles exposées. Les approches artistiques et stylistiques adoptées par chacun des exposants, oscillant entre figuration et abstraction et prêtant à maintes interprétations, méritent qu'on s'y attarde pour bien déceler de profonds sentiments et d'hallucinantes idées. Cette exposition qui se poursuivra jusqu'au 19 janvier 2012 s'achèvera en musique : c'est Farhat Jedidi qui animera la clôture avec son « oud » et ses « qoudouds halabia ».