Ahmed Friâa : «J'ai tout fait pour empêcher les tirs sur les manifestants» Dans cette affaire dont la première audience devant la chambre criminelle près le tribunal militaire permanent de Tunis a eu lieu le 21 décembre dernier, les débats ont repris hier 2 janvier, pour la suite des interrogatoires. Rappelons que 43 personnes, dont Ben Ali, sont impliquées d'homicide volontaire et de tentative d'homicide, suite aux tirs perpétrés par la police de l'ancien régime, lors des manifestations du 14 janvier 2011, et qui se sont soldés par 42 morts et 97 blessés. A l'audience du 21 décembre dernier, les deux accusés qui ont été entendus, à savoir Rafik Guesmi (haj Kacem) et Jalel Boudrigua ont nié en bloc les faits qui leur sont reprochés. Appelé à la barre , Ahmed Friâa l'ex-ministre de l'Intérieur, sous Ben Ali, a,cette fois-ci, nié à son tour, son implication de quelque manière que ce soit, dans les tirs sur les manifestants. « Bien au contraire, a-t-il affirmé, j'ai tout fait pour les empêcher en mettant en garde les agents de l'ordre contre de tels débordements. Je me suis également adressé au peuple pour apaiser ceux qui ont choisi la voie de la violence et les raisonner en les incitant à s'écarter de la voie de la haine et de la discorde. J'ai même affirmé que ceux qui ont choisi cette voie le payeront cher, dont notamment les éléments qui agissaient sciemment afin de réduire le pays au chaos. » a-t-il ajouté. L'avocat de l'accusé a soutenu son client, affirmant qu'aucun chef d'inculpation n'est prouvé, d'autant plus que Ahmed Friâa, qui venait d'être nommé juste à la veille de la fuite de Ben Ali, n'a donné aucunement l'ordre de tirer sur les manifestants. L'avocat a demandé le renvoi de l'affaire afin de présenter au tribunal des témoins à décharge, pour confirmer les déclarations de son client. Quant à Ali Touiri, il nia également son implication dans les tirs sur les manifestants, « donner de tels ordres ne relevait pas de sa compétence précisa-t-il. En tout état de cause, a-t-il soutenu, je n'ai jamais eu à donner des ordres de tirer, les agents qui étaient sur le terrain ne dépendaient pas du service auquel j'étais affilié. » Les débats se poursuivront encore, étant donné le nombre élevé des accusés, L'affaire a été renvoyée au 10 janvier à cet effet.