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Rafik Haj Kacem et Jalel Boudrigua nient toute implication Première audience du procès dans l'affaire des martyrs de Tunis, Bizerte, Zaghouan, Nabeul et Sousse
43 accusés ont comparu hier mercredi 21 décembre, devant le tribunal militaire permanent de Tunis, en vertu du procès-verbal de clôture, du juge d'instruction et qui a été confirmé par la chambre d'accusation, près ledit tribunal. Il s'agit notamment, et outre le président déchu, et en état de fuite, des deux ex ministres de l'Intérieur, Rafik Belhaj Kacem et Ahmed Friâa ( nommé juste la veille de la fuite de Ben Ali), ainsi que l'ex-directeur de la sécurité présidentielle Ali Sériati et des anciens haut commis de l'Etat au ministère de l'Intérieur sous l'ancien régime. Cette affaire a été déclenchée suite aux évènements qui ont eu lieu entre le 17 décembre et le 14 janvier 2010 à Tunis et dans les gouvernorats de Bizerte, Nabeul, Sousse, et Zaghouan, et qui se sont soldés par plusieurs morts et blessés, suite à l'ordre donné par Ben Ali et ses agents de faire feu sans sommation, sur les manifestants. Les chefs d'inculpation: homicide volontaire avec préméditation et complicité, tentative d'homicide volontaire et complicité, pour ceux parmi les accusés qui n'ont pas porté secours aux blessés, et ce, en vertu des articles 59, 201, 202 et suivants du code pénal concernant l'homicide volontaire avec préméditation, ainsi que l'article 39 concernant la complicité. La salle d'audience étant archicomble, un espace a été spécialement aménagé où des écrans plasma ont été installés, afin de permettre aux nombreuses familles des victimes, de suivre le déroulement de l'audience. Les avocats des accusés avaient tenté en vain d'engager une procédure devant la cour de cassation en vue de réformer l'arrêt de la chambre d'accusation, mais leur pourvoi a été rejeté sur le fond. Déjà devant le juge d'instruction tous les accusés, ont nié en bloc tous ces chefs d'inculpation. Rafik Guesmi, prénommé Haj Kacem a déclaré en effet qu'il n'était pas au courant de ce qui s'était passé au cours de ces évènements et qu'il n'a jamais, et à aucun moment, donné l'ordre de faire feu sur les manifestants. Quant à Ali Sériati, il a soutenu qu'il n'a jamais tiré ou donné l'ordre de tirer sur les manifestants, car cela ne relevait pas de sa compétence, étant chargé précisément de la sécurité du chef de l'Etat et des personnalités étrangères. Idem pour Ahmed Friâa, qui précisa lors de sa comparution devant le juge d'instruction, que bien au contraire, il s'est déployé, en usant de toute sa sagacité afin d'éviter l'effusion de sang, en cette circonstance particulièrement difficile, la veille de la fuite du président déchu et les jours suivants, où le pays sombra dans la dérive et l'effritement sécuritaire. Devant le tribunal, les débats ont commencé avec l'appel à la barre de Rafik Guesmi (Haj Kacem) en état d'arrestation, qui après avoir décliné son identité, a réitéré les déclarations données devant le juge d'instruction, précisant qu'il ignorait que des agents ont ouvert le feu sur les manifestants et que personne parmi ceux travaillant sous ses ordre ne l'avait mis au courant que plusieurs personnes étaient tombées sous les balles. Il ajouta qu'il a été mis au courant de l'intervention des agents de la sécurité présidentielle, dans plusieurs régions de la République, et ce, suite à une communication téléphonique avec Ben Ali. Il précisa que ce dernier était au courant de la situation dans ses menus détails et qu'il lui aurait même dit : « les agents de Ali Sériati oeuvrent à prendre la situation en main … » -Jalel Boudrigua, directeur général des unités de la brigade d'intervention à l'époque,, a nié avoir donné l'ordre de tirer sur les manifestants, et qu'il bn'aviat d'ailleurs aucune qualité pour le faire. Cela relève de la seule compétence du ministre de l'Intérieur qui est au sommet de la hiérarchie. Les débats ont été longs et assez monotones, surtout qu'il a fallu beaucoup de temps à la lecture par le président, de l'arrêt de la chambre d'accusation. L'audience a été renvoyée au 3 janvier prochain, pour la suite des débats. Toutefois, aussi bien les avocats de la défense que ceux de la partie civile, appréhendent de ne pas avoir le temps nécessaire pour prendre connaissance du dossier si volumineux, dans sa totalité. Souhaitons-leur du courage. Ahmed NEMLAGHI