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«Je ne suis pas un ange»
Interview de Imed Trabelsi au quotidien «Le Parisien» dans son édition d'hier
Publié dans Le Temps le 18 - 01 - 2012

Avec sa tante Leïla, épouse du président Ben Ali, Imed Trabelsi était l'une des personnes les plus détestées du pays. Cet homme à la réputation sulfureuse s'exprime pour la première fois depuis son arrestation.
C'est sa première interview depuis son arrestation, le 14 janvier 2011, jour de la fuite de Zine El Abidine Ben Ali après vingt-trois ans de règne à la tête de la Tunisie.
Imed Trabelsi,, 37 ans, le neveu du dictateur déchu et de son épouse, Leïla, est emprisonné depuis un an dans la caserne de l'Aouina, tout près de l'aéroport de Tunis-Carthage. Il est détenu aux côtés de plusieurs personnalités et anciens ministres tombés après la Révolution. Considéré comme l'homme le plus détesté de Tunisie, symbole d'un régime corrompu, il est soupçonné d'avoir profité de son nom pour s'enrichir au travers de différentes sociétés. Sans véritablement s'amender, le « neveu préféré » du clan Ben Ali admet certains abus du régime de son oncle.
Réalisée avec l'aide de son épouse, Sarah, qui lui rend visite chaque semaine en prison et avec l'accord de son avocat tunisien, Me Saïdi l'interview a été rédigée à la main et en français par Imed depuis sa cellule et retranscrite sans intermédiaire.
·Comprenez-vous les raisons qui ont poussé le peuple tunisien à se soulever contre le régime de votre oncle ?
Imed Trabelsi : Ce soulèvement était une grande surprise pour moi. La situation ne me semblait pas explosive au point d'imaginer une révolution. Il est vrai que les conditions de vie pour certaines couches de la population était difficiles, aggravées par un chômage important et une crise économique internationale. Il est vrai aussi que certains proches ou qui se faisaient passer comme tels, profitaient de leurs relations pour faire des affaires. Au début de son accession au pouvoir, Ben Ali remplissait bien son rôle. Au fil du temps, il s'est peu à peu éloigné du peuple.
«Je suis victime d'un acharnement»
·Un an après, quel regard portez-vous sur ce soulèvement ?
-La révolution n'est pas encore complètement achevée. Pour être démocratique, un régime politique doit s'appuyer sur une justice équitable et des médias libres et indépendants. Ces deux conditions ne sont pas encore réunies pour le moment.
·Quelle est votre situation actuelle sur le plan judiciaire ?
-Je suis victime d'un acharnement. Je n'ai pas bénéficié de la grâce générale accordée au cours du mois de mars 2011. A ce jour, j'ai été condamné à trente-trois ans de prison, notamment pour avoir émis des chèques sans provision. Ces chèques provenaient des comptes de mes sociétés dans le cadre de mon activité professionnelle et n'étaient pas destinés à me payer des voitures ou des costards !
·D'autres condamnations ?
-J'ai également écopé de quatre ans de prison pour avoir consommé du cannabis. On m'a fait des analyses prétendument positives quatorze jours après mon arrestation, alors que je n'ai pas touché à ça depuis dix ans. J'ai aussi été condamné à deux ans de prison pour avoir tenté de fuir la Tunisie, alors que je n'étais frappé d'aucune interdiction de quitter le territoire. J'ai fait une grève de la faim, mais je l'ai suspendue après vingt-huit jours, car je dois survivre pour ma fille (NDLR, âgée de 2 ans).
«Un jour, la vérité sera connue et chacun pourra juger l'histoire de façon claire et équitable»
·Pourquoi avoir voulu échapper à la justice française qui avait engagé des poursuites contre vous après le vol d'un yacht en Corse en 2006 ?
-Je n'ai pas tenté de me soustraire à la justice française. Un mandat d'arrêt a été émis contre moi avant même que je sois convoqué chez le juge, pour m'expliquer sur ces faits. La vérité, c'est que c'est un autre membre de ma famille qui était coupable (NDLR, l'un des cousins d'Imed, Moëz, a été condamné à six mois de prison avec sursis en Tunisie, dans le cadre de l'entraide judicaire franco-tunisienne. Imed a bénéficié d'un non-lieu).
·Avez-vous profité de votre position pour vous enrichir, notamment dans l'affaire Bricorama * ?
-Je ne suis pas un ange. Mais je travaillais quatorze heures par jour et la plupart de mes sociétés n'étaient pas bénéficiaires à leurs débuts. Je n'ai, par ailleurs, jamais tenté de saisir les biens d'autrui.
·Quel message souhaitez-vous faire passer aux Tunisiens ?
-Un jour, la vérité sera connue et chacun pourra juger l'histoire de façon claire et équitable. D'ici là, j'espère que cette révolution atteindra ses objectifs, en remettant sur pied le système judiciaire administratif et médiatique. La Tunisie a toujours joué un grand rôle dans l'histoire. Aujourd'hui, je souhaite surtout le meilleur pour ma fille. C'est une Trabelsi, même si ce nom est, désormais, connoté négativement au regard de l'histoire. Un jour, elle se fera sa propre opinion.
Propos recueillis par Thibault RAISSE
* Il est soupçonné d'avoir voulu faire main basse sur la filiale tunisienne de l'enseigne en usant de méthodes d'intimidation.


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