• Une nouvelle stratégie à long terme pour la BAD « Depuis bientôt plus de neuf ans, la Tunisie et son Peuple nous offrent leur hospitalité bien fraternelle ». C'est avec ces mots que Donald Kaberuka Président du groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) a ouvert son discours lors d'une rencontre avec les ambassadeurs des pays membres de la banque accrédités en Tunisie. Mais, il évoque aussi que « La Côte d'Ivoire reste le pays du siège ». Par la même occasion, Donald Kaberuka a réaffirmé l'attachement de la BAD à soutenir la Tunisie. « L'institution africaine ne ménagera aucun effort pour soutenir les projets de développement et d'attraction des IDE, en Tunisie et dans la région du Maghreb en général", explique-t-il tout en précisant que l'aide devant être apportée à la Tunisie sera déterminée en fonction des objectifs et priorités du nouveau gouvernement. Très peu de marge de manœuvre Pour l'année dernière, le volume des prêts alloués par la BAD aux pays africains avoisine les 6,2 milliards de dollars. Des crédits ont également été octroyés au secteur privé (1,4 milliard de dollars), à l'infrastructure (2,4 milliards de dollars), à l'énergie (800 millions de dollars et à l'intégration régionale (1,2 milliard de dollars). Malgré ces engagements, "Le porte-feuille de la BAD est en bonne santé malgré la crise économique, nos politiques sont prudentes et notre institution peut avoir des capitaux compétitifs", estime le premier responsable de la BAD. Pour lui, les engagements de la BAD seraient fort probablement appelés à augmenter pour l'année en cours. Les raisons ne manquent pas. L'Afrique connaît une série de problèmes politiques et socio- économiques. Ces problèmes seraient selon Donald Kaberuka au centre des préoccupations de la BAD. Mais, pour lui, il estime qu'à long terme, le traitement de ces problèmes devrait à la fois toucher l'économique et le politique. Car, Si l'un échoue il en sera de même pour l'autre, a-t-il expliqué. Ainsi, selon le patron de la BAD, l'année 2012 serait une année difficile pour la Tunisie ainsi que l'ensemble des pays du continent. « Elle est une phase délicate surtout pour les pays d'Afrique du nord » estime-t-il. Cette conjoncture difficile s'associe à la volonté de la BAD à maintenir de la croissance à un moment « où il y a très peu de marge de manœuvre », indique Donald Kaberuka. Ce constat dévoilé devant l'ensemble des ambassadeurs des pays membres, entre autres donateurs à la banque, prend la forme d'un appel implicite aux donateurs pour augmenter leurs contributions. Tel appel se justifie selon le premier responsable de la BAD par les défis auxquels l'Afrique est confrontée. Dans cette orientation il a affirmé que la banque prépare une nouvelle stratégie pour améliorer la croissance et libérer les potentiels en Afrique. Pour l'Afrique, le chantier ne fait que commencer ! Zied DABBAR
Aide budgétaire de 500 millions de dinars La BAD a été la première institution financière à apporter son soutien à la Tunisie en 2011. Le plus important financement est l'aide budgétaire de cinq cents millions de dollars (335 millions d'euros). Il s'inscrit dans les engagements pris par le G8 en mai dernier. Ce prêt à des conditions avantageuses fait partie d'une opération de prêt conjointe d'un milliard quatre cent mille dollars (940 millions d'euros) avec la Banque mondiale, l'Agence française de développement et l'Union européenne. L'objectif était de répondre le plus rapidement possible aux attentes des Tunisiens. Ce programme d'urgence sociale d'appui à la création d'emploi a été décaissé en une tranche unique l'été dernier et doit être exécuté sur une période d'un an. Pour améliorer la connaissance de la société civile, la Banque finance aussi une large étude à hauteur de 200 000 euros pour dresser la liste des organisations et certaines entités publiques concernées par les prestations de services. La Banque africaine de développement finance à l'heure actuelle la mise en œuvre de 21 projets et programmes actifs, 14 dons d'assistance technique et un don d'aide d'urgence pour la frontière tuniso-libyenne en Tunisie pour un montant total de 3.7 milliards de dinars avec un taux de décaissement de 47%. La répartition sectorielle du portefeuille est la suivante : 58% dans le secteur des infrastructures et 34% dans les opérations d'appui aux réformes économiques et sociales.