Quelque 148 nouvelles entreprises étrangères sont entrées en phase de production , en Tunisie, au cours de 2011 qui a enregistré, en même temps, la réalisation de 150 opérations d'extension de la part d'entreprises étrangères déjà implantées, dans le pays, dont 134 dans le secteur des industries manufacturières. La situation de l'investissement étranger, durant cette année bouillonnante, en Tunisie, ne semble pas ainsi, aussi désespérante qu'on le croyait, car, ces extensions montrent que beaucoup d'entreprises étrangères en Tunisie n'ont pas annulé leurs programmes. Lors du point de presse périodique interministériel, au palais du gouvernement, à la Kasbah, Noureddine Zékri, directeur général de l'Agence de promotion de l'investissement extérieur, relevant du ministère de l'investissement et de la coopération internationale, a signalé, néanmoins, que le volume global des investissements étrangers en Tunisie, pendant 2011, avait reculé de près de 29%, atteignant environ 1711 millions dinars, contre 2417 millions dinars, en 2010. Les responsables du gouvernement ont adopté des mesures incitatives et un plan d'action destinés à redresser la situation, en 2012, de manière à réaliser, dans une première étape, un retour du volume de l'investissement étranger, en Tunisie, à son niveau de 2010, soit quelque 2400 millions dinars. Les indicateurs incitent à l'optimisme. Les nouvelles entreprises entrées en phase de production en 2011 sont constituées de 132 entreprises opérant dans le secteur des industries manufacturières et 16 dans celui des services. Par ailleurs, la plupart des 182 entreprises étrangères ayant arrêté totalement leurs activités en Tunisie, en 2011, sont des petites et moyennes entreprises. Aucune grande entreprise étrangère n'a fermé, ses portes. Les investissements étrangers dans le secteur des services estimés à 176 millions dinars ont enregistré ont enregistré, par contre, une augmentation de l'ordre de 11% en 2011. Le nombre des nouveaux emplois créés, par le secteur des entreprises étrangères en 2011, en Tunisie, a atteint 10 mille 839 emplois, dont 9464 dans le secteur industriel, genre d'emplois le plus fiable et le plus conseillé par les Instances internationales spécialisées en la matière. Il faut signaler, en outre, que l'année 2011 n'a connu aucune opération de privatisation des entreprises publiques tunisiennes, ce qui explique, en partie, la baisse du volume global des investissements étrangers, par rapport à 2010. A cet égard, Noureddine Zékri s'est félicité du soutien apporté par certaines ambassades européennes et occidentales en général en vue de plaider et de défendre la cause de la Tunisie auprès des investisseurs de leurs pays respectifs, notamment les ambassades de France et des Etats Unis d'Amérique. Aucune entreprise américaine n'a fermé ses portes en Tunisie, en 2011 (il existe près d'une centaine d'entreprises américaines, en Tunisie, contre 1250 entreprises françaises). L'attitude de l'Allemagne avait été, également, exemplaire, dans ce domaine. Ainsi, grâce à ce soutien diplomatique, de grandes entreprises françaises comme Aérolia et Airbus sont restées attachées au site tunisien. D'autres entreprises étrangères ayant délocalisé quelques unes de leurs activités ont assuré qu'il s'agit de mesures provisoires. Immenses opportunités de coopération économique Mais, ce qui incite à l'optimisme est l'élargissement de l'assiette des pays qui s'intéressent à l'investissement en Tunisie. Outre les pays européens traditionnels, en particulier la France, l'Allemagne et l'Italie, sont venus s'ajouter les pays scandinaves, les Etats Unis d'Amérique, les pays asiatiques. Les pays arabes du Golfe sans exception ont exprimé leur intention d'intensifier leur coopération économique avec la Tunisie. Toutefois, Mr Zékri a indiqué que le souci majeur des responsables tunisiens reste l'accompagnement des entreprises étrangères déjà installées en Tunisie, en leur fournissant le climat le plus favorable possible pour poursuivre leurs activités dans les meilleures conditions, car, ces entreprises sont les meilleures ambassadrices propres à défendre l'image de marque de la Tunisie, à l'étranger. De son côté, Mr Abdallah Triki, secrétaire d'Etat auprès du ministre des affaires étrangères, chargé du monde arabe et de l'Afrique, a passé en revue les perspectives prometteuses ouvertes devant la coopération économique de la Tunisie avec les pays africains, grâce aux décisions et recommandations adoptées par le 12ème sommet africain tenu du 28 au 30 janvier 2012, dans la capitale éthiopienne Addis Abéba, et à laquelle la Tunisie avait participé par une délégation conduite par le président de la République Moncef Marzouki. Ainsi, il a été décidé de créer une zone africaine de libre échange à l'orée de 2017, tandis que le nouveau gouvernement tunisien a reconnu la dimension africaine de la Tunisie, comme étant une dimension stratégique. La coopération avec les pays africains était totalement négligée et occultée, sous l'ancien régime. De très grands projets interafricains sont envisagés dans le domaine de l'infrastructure routière, ferroviaire et maritime en vue de lier le Nord, le Centre et le Sud du Continent africain, et d'offrir, de la sorte, d'immenses opportunités de coopération aux opérateurs économiques africains.