D'après Alfonso Campisi, auteur de l'ouvrage «Ifrqiyyà et Siqilliyyà », un jumelage méditerranéen, «certains considèrent encore aujourd'hui que la civilisation arabe en Sicile est la conséquence logique, intellectuelle et culturelle, engendrée par une conquête militaire, pour nous, en revanche, elle nous apparaît encore et toujours «irrésistible» comme elle apparaît aux voyageurs musulmans. Les siciliens sont aussi héritiers d'une civilisation millénaire». C'est à la connaissance de cette civilisation arabo-musulmane qui a couvert la Sicile pendant plus de deux siècles, qui a émerveillé les nouveaux conquérants normands et qui a laissé tant de traces palpables de son passage encore de nos jours, que nous invite l'auteur de cette étude érudite et passionnée. Le lecteur découvrira l'histoire mouvementée et fructueuse qui la relie à l'Ifriqiyyà, l'actuelle Tunisie si proche, et la similitude de leurs patrimoines encore si vivants. Dans l'introduction de son ouvrage, Alfonso Campisi disait : « Il y a une trentaine d'années, le Professeur Umberto Rizzitano, docteur en langue et littérature arabe à Palerme, dans une conférence tenue à Tunis était le premier à mettre en relief la similitude qui rendait jumelles l'Ifriqiyyà et la Siqilliyyà dans la Méditerranée. Cette conférence s'intitulait justement «Ifriqiyyà et Siqilliyyà, un jumelage méditerranéen», dans laquelle le chercheur sicilien souhaitait le rapprochement de ces deux contrées par leur filiation culturelle, un concept qui faisait déjà l'objet de ses nombreuses études. Il proposait ainsi le jumelage de Palerme à Quayrawan, de Mazara à Monastir, de Trapani à Sousse, de Syracuse à Sfax, villes qu'il rapprochait dans leur formation socio-culturelle similaire, leur participation analogue dans la politique méditerranéenne, et enfin par la complémentarité de leurs produits commerciaux». L'auteur rappelle aussi que « es études historiques sur la Sicile arabe en Sicile et en Italie sont nombreuses depuis l'œuvre de Michèle Amari ; cependant malgré des recherches poussées, fruits d'efforts remarquables, nous sommes loin d'avoir déchiffré les aspects particuliers de la civilisation islamique sicilienne avec toute l'attention que mérite l'étude des documents historiques». Alfonso Campisi, né à Trapani, est maître de conférences en philologie italienne et romane à l'Université de Carthage. Les textes du présent ouvrage sont établis par l'éditeur (Cartaginoiseries) d'après une traduction de l'italien d'Afef Lemkecher.