Le sommet des «Amis de la Syrie» ne fait pas que des contents dans les rangs de l'opposition au régime de Bachar Al-Assad. Le Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), représentant une partie importante de l'opposition intérieure syrienne a boycotté la réunion au motif que les organisateurs euro-arabo-américains de ce sommet ont tendance à privilégier le Conseil National Syrien (CNS) comme seul interlocuteur valable. «Malgré les assurances du président tunisien Moncef Marzouki que les différentes tendances de l'opposition seront traitées sans distinction et qu'il n'y aura pas de reconnaissance d'une partie aux dépens de l'ensemble des tendances, nous avons remarqué une disposition dangereuse qui vise à déterminer qui représente le peuple syrien», explique un communiqué publié hier par le CCCND. Autre motif de la défection du CCC ND, dirigé par Haytham Manna, un opposant acharné à Bachar Al-Assad : la possibilité du recours l'option d'une intervention militaire étrangère sous couvert du droit d'ingérence humanitaire présente dans les esprits de certains organisateurs de la conférence internationale. Le CCCND a accusé, en effet, dans son communiqué les participants de vouloir « laisser la question de l'armement ouverte et d'ouvrir la voie à l'acceptation par la communauté internationale de l'idée d'une intervention militaire étrangère». Ce refus catégorique de la reconduction du scénario libyen en Syrie constitue la principale ligne de fracture entre le CNS et le CCCND. Haytham Manna s'est dit dès le début de la révolution syrienne opposé à toute forme de manipulation et d'intervention militaire , qu'elle soit américaine, européenne, turque ou arabe.