Depuis fin janvier et jusqu'à fin février, l'Association de la Sauvegarde de la Ville de la Marsa abrite, à son siège sis au Palais El Abdellia, la première exposition du peintre Fethi Ben Chaâbane, comportant plus d'une trentaine de tableaux en gouache et acrylique reproduisant plusieurs lieux de la ville de la Marsa. Tous ces tableaux sont ornés de jolis cadres épais. L'ensemble des oeuvres ont été réalisées au cours de 2011, juste après la Révolution: «C'est à ce moment-là que j'ai vu s'exploser mon inspiration et mes dons !», nous a confié l'artiste. Fethi Ben Chaâbane qui est diplômé de l'Ecole Normale d'instituteurs, a travaillé dans l'enseignement depuis 1970. A peine sorti en retraite, il décide de se consacrer à la peinture, pour assouvir une passion qui l'habite depuis son enfance. « J'ai dessiné encore tout petit, j'ai appris les principes de la peinture à l'Ecole Normale, et plus tard, j'ai pratiqué le dessin avec mes élèves. Cette vocation est restée cachée durant plusieurs années et, voilà que je retrouve le goût et le plaisir à la peinture. Je me sens très épanoui depuis et heureux d'avoir immortalisé dans mes oeuvres les lieux et les sites de la Marsa, ma ville natale. Chaque place, chaque maison, chaque rue, chaque arbre me rappelle des souvenirs inoubliables… », nous a confié l'artiste. En effet, cette première exposition a suscité l'admiration des visiteurs tunisiens et étrangers et beaucoup de tableaux ont été déjà acquis. Certains peintres, comme Brahim Riahi, ont exprimé leur satisfaction quant à l'idée de peindre des lieux de La Marsa et à la qualité des œuvres exposées. En effet, quoique notre artiste soit autodidacte, ses œuvres peuvent être assimilées à celles des grands peintres paysagistes ou figuratifs. A la question « pourquoi La Marsa », l'artiste répond : «cette ville où j'ai passé toute ma vie, est une source d'inspiration intarissable pour tous les artistes, soit par la géographie que par le patrimoine architectural. Je suis tenté d'immortaliser la prodigieuse diversité qu'elle offre. Avec mes tableaux, j'essaie de faire revivre le prestigieux passé de cette ville qui remonte à l'époque beylicale, mais aussi son présent, en contribuant à la sauvegarde de la valeur naturelle, authentique et architecturale de cette belle ville de la banlieue-nord.». En effet, La Marsa possède de superbes vues, d'étonnants lieux et d'anciennes constructions encore debout, témoins d'un passé glorieux. Des paysages naturels comme «La Marsa vue de Sidi Rahal», «Sentier menant à Gammarth», «La Maâlga», «Olivier applaudi par les marguerites», «Le Jour se lève sur la Marsa» et urbains comme «Borg El Aïd», «Cimetière de Sidi Abdellaziz», « La Coupole, les pieds dans l'eau», des monuments historiques « Le Palais Sidi Ahmed Bey », «La plus vieille mosquée de la Marsa», «Gare de la Résidence», «Mazanetta : une vieille gare », mais aussi des paysages côtiers comme « La Corniche », « Plage de Sidi Abdellaziz », « Pêcheur quittant sa barque ». Si l'artiste veut éterniser certains endroits agréables de cette ville, il n'en demeure pas moins vrai qu'il désire attirer l'attention sur d'autres sites qui menacent de s'écrouler, faute d'entretien, comme « Le Palais El Abdellia », cet édifice fut construit par Abou Mohamed Abdallah Al Moutawakel El Hafsi en 1500 pour sa fille malade à qui les médecins avaient conseillé l'air sain de la Marsa, ou « Le Palais de Sidi Ahmed Bey », ces lieux historiques ont besoin d'être restaurés, ayant marqué une étape du passé de notre pays. Cette première expérience, jugée très satisfaisante par les visiteurs, sera certainement renouvelée selon les promesses de Fethi Ben Chaâbane qui se penchera sur d'autres lieux et d'autres paysages.