La manifestation organisée hier, par une poignée de Salafistes, rassemblés devant le ministère de la Justice au boulevard Bab Bénat, était vraisemblablement dans le but de justifier les évènements survenus la veille à la faculté de la Manouba. Des Salafistes avaient en effet procédé, lors des troubles causés dans ladite faculté, pour imposer la loi du Niqab, à la dévalorisation du drapeau tunisien, que certain ont enlevés pour le remplacer par le drapeau salafiste. Ils étaient lors près de deux cents à tout casser, dans cette manifestation où les Salafistes, brandissant les drapeaux noirs, lançaient des « Allahou Akbar » comme au temps des « Ançar » à Yathreb, voilà plus de 14 siècles. Que voulaient-ils au juste ? rien de clair ni de précis, sauf le retour aux sources, consistant d'après eux à faire de la Tunisie un pays à tendance wahabiste pure et dure, sans aucune forme de tolérance, et avec tout l'obscurantisme qui a amené à la discorde entre les musulmans et a été la cause de tous leurs déboires. « Relâchez les prisonniers de l'Islam, « le prisonnier, Habib Allah,(ami de Dieu) » a été presque le leitmotiv de ces manifestants pour protester contre l'arrestation de certains trublions lors des évènements de Bir Ali Ben khlifa. « Il n'y a pas de drapeau tunisien, il n'y a que le drapeau de l'Islam ; l'étoile dans le drapeau tunisien est inspirée de l'étoile de Daoud….. » expliquait un jeune barbu à un vieillard, qui voulait s'enquérir, sidéré. Après un rassemblement qui a duré près d'une demi heure, les mêmes manifestants ont continué leur chemin empruntant le boulevard jusqu'à la place Bab Souika, où ils ont fait une petite escale avant de poursuivre leur itinéraire jusqu'à la rue de Londres près du passage. Les agents de l'ordre qui étaient présents sur les lieux, n'ont pas eu à intervenir, aucun incident ni violence n'étant survenus au cours de cette manifestation. En attendant, ceux qui ont enlevé le drapeau tunisien, pour le piétiner et le remplacer par le drapeau noir, n'ont pas été inquiétés pour le moment, et bien que cet acte constituant une atteinte à la dignité nationale, outre un trouble certain à l'ordre public. Affaire à suivre… Ahmed NEMLAGHI daassi