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Poisson trop cher ... Et même à Kélibia
Consommation
Publié dans Le Temps le 21 - 07 - 2007

L'été coïncide en Tunisie avec la ruée sur le poisson qui est très abondant en cette période de l'année. Surtout que la Tunisie dispose de 1300 kilomètres de côtes et est mondialement reconnue pour ses traditions culinaires à base de poissons.
Pourtant, les marchés traditionnels de toutes les villes côtières n'indiquent pas, outre-mesure, ces caractéristiques de grand producteur de poissons. Pire encore, à Zarzis, Djerba, Sfax, Kerkennah, Mahdia, Tabarka, en passant par Bizerte, Ghar El Milh, ou encore la Goulette, l'offre n'est pas suffisante et les prix sont exorbitants. D'ailleurs, ce sont les destinations de villégiature qui vivent cette flambée des prix et Kélibia n'a pas dérogé à la règle.

Cette ville côtière et touristique, a la cote en été. Elle est prise par des centaines d'estivants à la recherche du repos et du dépaysement. Un coin qui a du bon cap dans le Cap Bon, réputé par son littoral et ses plages dorées. Un nom aux évocations succulentes et salées. Dés qu'on pénètre dans son marché municipal, on sent l'odeur de la mer et des poissons. Cet espace commercial est pris d'assaut chaque jour par des milliers de consommateurs. Entre 9 heures et 13 heures, le flot humain est incessant. Tout le monde s'approvisionne en produits frais. L'été est incontestablement la période de tous les dépassements de toutes les dépenses. Toutes les bourses sont mises à rude épreuve et tous les achats sont permis rien que pour satisfaire l'appel de l'estomac. On se bouscule devant chaque commerce. Les gens achètent et ne reculent pas. Une tournée dans ce marché nous a permis de découvrir cette ambiance exceptionnelle du côté des commerçants de poissons. Cet espace commercial connait une animation particulière le matin. Les gens essayent de parcourir le plus vite possible ce marché au risque de dégarnir leur portefeuille. On est tout d'abord surpris par les charmes discrets de la bousculade. Mais qu'est ce qui fait courir tout ce beau monde de consommateurs vers ces marchands de poisson ? Rien qu'à voir la patience des acheteurs,leur endurance et les innombrables chamailleries à propos de tout et de rien,on est tenté de dire pourquoi toutes ces femmes et tous ces hommes viennent nombreux à ce marché ? Tout simplement parce que les poissons sont abondants mais à quel prix !. Ces consommateurs trouvent -ils leur compte ?. « C'est vrai qu'on trouve de tout et en abondance. Il y en a des produits de mer pour toutes les bourses. Mais je ne peux pas dire que les prix sont excessifs » nous dit Fatma, une dame de Sousse qui arrive facilement à passer au milieu d'une grande marée humaine. Naziha,une habituée de ce coin vient tous les jours s'approvisionner en poissons « L'été a son charme particulier. On vient ici même par curiosité. Les étalages les plus bariolés apparaissent au courant de cette période estivale. Je fais le tour et j'achète ce qui me manque chez moi. Cette fois-ci j'ai envie de m'approvisionner en poissons que j'adore beaucoup. Si les poissons bleus sont abordables, le reste est cher. Finalement j'ai dû me contenter de deux kgs de sardine » Jalel qui vient de sortir de son boulot est très fatigué. Il a du mal à se frayer un chemin dans cette masse humaine « Il faut avoir une dose de savoir-faire du coude pour se frayer une place dans les foules compactes qui se font et se défont au gré de la vague et sans logique apparente. « Cher tout est cher. Mais on n'a pas de choix. Les prix oscillent entre 8 et 40 dinars. Regardez la daurade ou le loup, ça dépasse les 20 dinars le kg. Ma bourse ne me permet pas. J'ai opté cette fois-ci pour le poisson bleu. C'est accessible et surtout que mes enfants aiment beaucoup ce poisson. Pas plus loin se tient le marché des poissons. Tous les étalages sont pris d'assaut. Une grande variété de poissons est exposée à des prix variables. Mais les gens ne reculent pas ils achètent car ces poissons ont un goût particulier. Les gens raffolent avant tout de poisson frétillant. « C'est cher » nous dit, une ménagère. Je n'aime pas les poissons bleus. J'ai acheté un kg de mérou » Tous les commerçants sont unanimes pour dire que les intermédiaires y sont pour beaucoup, eux qui gonflent les prix autant qu'ils peuvent. Un poissonnier nous interpelle pour nous dire que les gens achètent tout sans recul, chacun selon ses moyens et ses possibilités » Les tentations sont grandes en cette période estivale. Les gens ont envie d'acheter du poisson. Ces prix excessifs poussent certains consommateurs à se diriger vers le port où les prix sont abordables mais les intermédiaires, les hôteliers et les restaurateurs font tout pour acheter les poissons exposés et quelque soit le prix car cette denrée a un goût particulier.


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