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Manifestation devant l'Assemblée Constituante, contre toute normalisation des liens avec Israël Page réalisée avec le concours du service «culture Le Temps»: Hier, «journée de la terre»
Quelque 400 personnes ont manifesté, hier, devant l'Assemblée constituante au Bardo pour réclamer l'incrimination de toute forme de normalisation des relations avec Israël et soutenir les Palestiniens qui commémorent «la journée de la terre», en mémoire de la répression menée le 30 mars 1976 par l'armée israélienne des protestations contre la confiscation de terres arabes. Rassemblés à l'appel d'une vingtaine d'associations et de partis d'extrême gauche ou d'obédience nationaliste arabe, dont le parti Ouvrier des Communistes de Tunisie (PCOT), le parti Baâth tunisien et le Parti de l'avant-garde Arabe et démocratique (Attaliâa), les manifestants brandissaient des drapeaux palestiniens et des banderoles hostiles à la normalisation des liens avec l'entité sioniste. «A bas le Sionisme, Oui à la résistance », «la normalisation est un crime contre la nation », «Ni Etats-Unis, ni Qatar, la normalisation ne passera pas», « Oui au boycott des produits sionistes», pouvait-on notamment lire, sur les banderoles. Les manifestants ont également appelé à l'incrimination de la normalisation des relations avec l'entité sioniste dans la Constitution en cours de rédaction. «Israël est l'ennemi de toute la nation arabe, on doit tous l'affronter. Il faut que la future Constitution tunisienne criminalise toute tentative de normaliser les relations avec l'entité sioniste», a déclaré Chokri Gharbi, secrétaire général de la Ligue tunisienne de la tolérance, une ONG qui lutte pour la coexistence des diverses religions. «Feuille de route» Estimant que «la réussite des révolutions arabes est tributaire d'un boycott complet de l'entité sioniste qui a profité de la complicité des deux anciens régimes en Tunisie», le président du comité national pour le soutien de la résistance arabe et la lutte contre la normalisation avec Israël, Ahmed Kahlaoui, a révélé que son association compte élaborer une sorte de « feuille de route» contre la normalisation dans les domaines de l'éducation, la culture et le tourisme. Fait marquant : le secrétaire général du Congrès pour la République (CPR, parti allié au mouvement islamiste d'Ennahdha), Abderraouf Ayadi, était au premier rang de la manifestation. « Nous manifestons pour soutenir le peuple palestinien dans sa lutte de libération et pour refuser toute nouvelle expérience de normalisation avec Israël. C'est un débat que nous devons avoir au sein de l'Assemblée constituante », a déclaré M. Ayadi. La Tunisie n'entretient plus des relations avec Israël depuis la fermeture d'un bureau de liaison entre les deux pays en 2000, dans le sillage du déclenchement de la deuxième intifada en 2000. Le ministre tunisien des Affaires étrangères Rafik Abdessalem a, toutefois, affirmé récemment qu'il ne soutient pas l'idée d'inclure un article qui incrimine la normalisation des liens avec Israël dans la future Constitution tunisienne. Le ministre membre du mouvement Ennahdha a, cependant, noté que « le gouvernement actuel n'établira pas de relations diplomatiques ou économiques avec Israël en raison principalement du fait que l'Etat hébreu est une force d'occupation qui ne respecte ni le droit international, ni les droits du peuple palestinien».