Les 16èmes Rencontres des créatrices arabes de Sousse qui se sont déroulées du 26 au 28 avril et organisées par l'association portant la même appellation, sont placées sous le thème « Les créatrices arabes entre contraintes et liberté ». Les Rencontres ont réuni plusieurs participantes d'une dizaine de pays: Algérie, Maroc, Libye, Palestine, Jordanie, Syrie, Egypte, Liban, Irak, Koweit et Tunisie. Même si elles sont infructueuses, elles permettent aux créatrices invitées d'apprendre à mieux se connaitre et de s'échanger des points de vue. Dans ce conclave qui s'est étendu sur trois jours, les créatrices arabes ont présenté des études académiques parfois stériles dans lesquelles elles ont surtout rappelé les exploits des femmes arabes d'autrefois qui ont surmonté les contraintes pour s'affirmer. Les six séances de ces rencontres ont tourné autour de trois principaux axes : la création littéraire, la création médiatique et la création dans les arts. Présidée par Abdessalem Messadi, la première séance a permis à la marocaine Zouhour Karam d'aborder la question de « la créatrice arabe, du contrôle social à la liberté de création », quant à la tunisienne Dalenda Larguèche elle s'est intéressée à « l'écriture féminine entre le contrôle de l'Etat et les contraintes de la société ». Néziha Rejiba alias Oum Zied a contribué à cette manifestation en donnant son propre témoignage sur le sujet des rencontres. La seconde séance présidée par Dalenda Larguèche a permis à la syrienne Malek Skour de se pencher sur « la création de la femme syrienne entre les obstacles et les contraintes ». Alors que l'artiste plasticienne algérienne Chafika Ben Daly Hassine a relevé dans sa communication le « combat de la créatrice arabe » qui se révèle selon elle un exercice dense et riche en péripéties. La tunisienne Rachida Charni a mis l'accent sur « les femmes et la liberté ». Enfin, Manel Ben Belgacem Safta s'est appuyée sur des diapos pour évoquer « la liberté dans les arts plastiques tunisiens en prenant pour exemple les œuvres de Nadia Jelassi ». Présidée par le musicien Mohamed Zine El Abiddine, la quatrième séance a abordé les thématiques « Les choix de la femme arabe et la problématique de la liberté et de la création » proposée par la libanaise Salwa Amine, « la création féminine au milieu des mutations arabes : distinction ou responsabilité ? » présentée par la tunisienne vivant aux Etats Unis Raja Gharbi, « la femme et la question de la création » de la libyenne Latifa Kbaili et « l'écriture un acte de renversement » de la tunisienne Fatma Riahi. Au cours de la cinquième séance l'irakienne Racha Fadhel a focalisé sur « le dit et le non dit dans la création », la tunisienne Farida Ayari a abordé la question de « la liberté d'expression et de création », tandis que Leila Chaieb a présenté un témoignage sur son expérience dans le domaine du journalisme et l'égyptienne Awatef Abderahmane a parlé de « la problématique de la liberté dans les écrits des femmes arabes ». Quant à Mirvat Madani Kamoun, elle a consacré son intervention sur «le cinéma de la femme arabe à l'ère des défis». La dernière séance du 28 avril a été réservée au débat du film de Ghada Saba sur la créatrice jordanienne, alors que la palestinienne Rym Kilani a donné une communication sur « la femme arabe et son rapport avec l'Europe ». Parmi les activités culturelles, une visite guidée dans les sites culturels et archéologiques de Sousse, le vernissage d'une exposition d'œuvres de jeunes artistes de l'école des beaux arts de Sousse, un récital de poésie de Sghaier Ouled Ahmed ainsi que la projection du film « Fatma 75 » en présence de sa réalisatrice Selma Baccar.