Dans le cadre de la concrétisation de ses objectifs, l'Association « Citoyenneté et libertés » a organisé, en partenariat avec l'Association Tunisienne des Psychiatres d'Exercice Privé, un colloque sur le thème « Citoyenneté et travail » auquel elle a invité M.Youssef Seddik pour l'animer conjointement avec M. M.Seddik Jeddi, professeur universitaire en psychiatrie et membre de l'Association Tunisienne des Psychiatres d'Exercice Privé, qui s'est attardé particulièrement, au cours de son intervention, sur la question de la valeur du travail en tant que facteur de confirmation de soi, de risque sur la santé mentale. Intervenant une semaine après le regrettable camouflet dont il fut l'objet à Kélibia où il devait animer une conférence, trois jours aussi après avoir été interdit de présence et de participation à la rencontre-débat organisée jeudi 26 avril à l'Université La Zitouna, avec Cheikhs Rached Gannouchi et Abdelfattah Mourou sur le thème de la constitution et son rapport avec la Chariâa, le colloque de Djerba fut une occasion opportune pour rendre un digne hommage à Si Youssef Seddik, l'érudit et le grand penseur au savoir encyclopédique intarissable. Son discours sur la citoyenneté avait tout pour confirmer l'étendue de ses connaissances exposées si nettement et si pertinemment que le public, nombreux et majoritairement connaisseur, n'a nullement peiné pour suivre le fil conducteur, séduit par ricochet par la limpidité de ses réflexions, la simplicité des vérités évoquées et la facilité du verbe dont il fait montre et qui est à l'origine de son éloquence. Comment un savant de l'envergure de Si Youssef Seddik, quasi interdit de parution publique pendant le règne du régime déchu, peut-il, encore après la révolution, faire l'objet de censure et être ingratement et ignoblement contesté et conspué ? En quoi cet érudit, disponible à satiété, affable, qui ne peut prêcher que la bonne parole, que bannir la violence, que dénoncer les excès de tous genres et la fausse dévotion peut-il être dommageable, préjudiciable, et craint au point d'être « dégagé » sans scrupules par ces esprits ténébreux et ces illuminés haineux de la dernière heure ? Mais, Si Youssef n'est pas de la trempe à se laisser intimider, et pour preuve, en dépit des deux regrettables incidents, l'idée de renoncer à prendre part au colloque de Djerba et de s'excuser auprès des organisateurs ne lui a jamais effleuré l'esprit, et il n'a pas eu non plus à le regretter au vu du succès fulgurant qu'a connu le colloque, de l'intérêt visiblement spontané et sincère manifesté par le public et de la qualité de l'accueil qui lui a été réservé et dont il est méritoirement digne. L'Association « Citoyenneté et libertés » : débuts prometteurs L'association « Citoyenneté et libertés » vient récemment de s'ajouter à la liste des jeunes associations naissantes à Djerba pour confirmer l'éveil salvateur de la conscience collective à l'échelle de l'île, manifestement perceptible depuis l'avènement de la Révolution. Créée au mois de février 2012, l'association se veut, dans le cadre des objectifs qu'elle s'est assigné, de consolider les valeurs de la citoyenneté et de l'esprit civique, de promouvoir la culture de la tolérance et de la solidarité entre les citoyens et les groupes sociaux, de défendre les libertés tant individuelles que collectives dans toutes leurs formes et dimensions, de renforcer la démocratie et de diffuser la culture démocratique. Elle est à pied d'œuvre, depuis lors, pour être à la hauteur des attentes des citoyens et des interrogations qui les tracassent, dans ce contexte délicat et difficile de transition démocratique fait de tensions et d'incertitudes, de censure et d'atteintes à répétition aux libertés. S'inscrivant dans le cadre de la concrétisation de ces objectifs, un premier colloque sur le thème « La transition démocratique en Tunisie : Où allons-nous ? » a été organisé les 21 et 22 avril, à la maison de la Culture de Houmt-Souk, et a regroupé une pléiade d'intervenants, en l'occurrence M.Mohamed Haddar, M.Kamel Jendoubi , M.Ayachi Hammami, M.Fadhel Moussa, tous invités pour aider le nombreux public des citoyens à voir plus clair et à mieux appréhender l'avenir du pays La voie est désormais tracée, les débuts sont prometteurs et ils ne demandent qu'à être enchaînés par de semblables initiatives ciblant un public hétérogène et diversifié en manque pressant d'informations, de conscientisation et de sensibilisation, dans cette conjoncture délicate de dérapages doctrinaux Naceur Bouabid