Le poème accompagne la lascivité du signe, et le signe se complaît à dérouler ses langueurs obscures, dans le flot impétueux d'un entrelacs de vers qui se consument, comme à la tombée d'un jour, qui se demande pensif, s'il connaîtra son aube, et si elle sera nouvelle. Car le poète affectionne les rêveries solitaires, et le calligraphe, les exercices de haute- voltige. A tire- d'ailes, ils se frôlent, s'aventurent sur le même chemin, se quittent, un instant de bref répit, languissent l'un de l'autre, avant de s'étreindre dans la mélancolie confuse de retrouvailles, qui auraient goût d'éternité mais qui savent déjà, avec une prescience qui est celle des créateurs, que le sublime est une quête perpétuelle, mais que la finitude des choses, ne doit pas empêcher d'entrevoir la belle clarté d'un ciel, ouvert sur d'autres rêves. Nja Mahdaoui est calligraphe, Moêz Majed est poète. Leurs destins se sont croisés au détour de mots et de signes, qui respirent la liberté de créer, tout comme l'espoir de voir agonir le désespoir, sur des terres qui ne seraient pas stériles. Les rencontres ne sont jamais évidentes, mais lorsqu'elles adviennent, comme une fulgurance, il est permis d'entrevoir le bout du tunnel, même si l'argile est un matériau qui nous rassemble. Un jour ou l'autre sur la terre. Non, un seul jour sur terre… Le 5 mai à 17h, à la Bibliothèque Nationale, rendez-vous est pris avec les auteurs de « Gisants (Ed. Fata Morgana), pour une présentation de l'ouvrage par le Pr. Kameleddine Gaha. C'est un voyage intemporel qui vous mènera très loin… Mais savez-vous nager ? Entre deux eaux, c'est le propre des aventuriers intrépides. Que la beauté soit sur moi disait le poète.