C'est durant le week-end dernier que le Club « Idhafet » de la Maison de Culture Ali Ben Ayèd a organisé une rencontre pour rendre hommage aux anciens hommes de théâtre de la ville, en reconnaissance aux services qu'ils ont rendus durant plusieurs décennies dans le domaine théâtral à l'échelle régionale et nationale. C'est Hammam-Lif, qui a vu naître Ali Ben Ayèd, Mouna Noureddine, Béchir Rahal, Mohamed Mourali, Abdelmajid Lakhal et tant d'autres qui sont devenus plus tard les stars de la Télévision Tunisienne ; cette ville de la banlieue sud, recèle de plusieurs figures théâtrales qui ont fait leurs preuves dans l'histoire du théâtre tunisien. A cette occasion, le Club a invité certains comédiens de la région, encore en vie, qui ont exprimé leur bonheur à l'idée de prendre une telle initiative pour leur permettre de remémorer le passé glorieux du théâtre tunisien et notamment celui d'Hammam-Lif où l'activité théâtrale était florissante grâce à de nombreuses troupes qui se sont succédé en représentant leurs pièces dont plusieurs ont été jouées dans plusieurs régions du pays. Les invités d'honneur ont également évoqué des souvenirs relatifs à leurs expériences théâtrales à Hammam-Lif en racontant des anecdotes amusantes autour de leur carrière. Un petit exposé a été présenté par Jalal Mokh, directeur du Club, dans lequel il a passé en revue le parcours de chacun des comédiens présents en citant les différentes troupes théâtrales qui ont vu le jour à Hammam-Lif ainsi que les œuvres écrites, mises en scène et jouées par ces anciens comédiens qui ont contribué à la création d'une vie culturelle très animée dans la ville d'Hammam-Lif, notamment au sein de la Troupe Ali Ben Ayèd qui fut fondée à la fin des années soixante-dix, juste après la mort du grand dramaturge, comédien et metteur en scène , mais aussi au sein d'autres troupes qui ont précédé , comme la Troupe « Erraâd » (le tonnerre) qui fut dirigée par Hamadi Ben Zakkour, « Al nahdha Al tamthilia » (Renaissance théâtrale) qui fut conduite par Abdelhamid Bessaies et la troupe de « El Founoun wel Imta'a » (Arts et Divertissement). « Le mérite, a indiqué Jalal Mokh, revient incontestablement à feu Abderrahman Dhaoui (1905-1974) qui fut le pionnier de l'activité théâtrale à Hammam-Lif. Cet homme de théâtre a laissé un bon nombre de textes dont plusieurs interdits en Tunisie, ont été joués en France ; son fils se charge actuellement de récupérer ces œuvres à partir de Paris. Une figure emblématique dans l'histoire du théâtre tunisien qui fit l'objet d'études de la part de critiques d'art, dont Moncef Charfeddine.» Il cita ensuite, tour à tour, les noms des anciens comédiens dont la plupart étaient présents à cette rencontre. Il commença par Abdelhamid Bessaies, le plus âgé de ses collègues invités (85 ans) et finit par Noureddine Bel Haj (né en 1949, alias Ghawar) en passant par Mongi Chakchouk (né en 1930), ami d'enfance d'Ali Ben Ayèd et, plus tard, son coiffeur personnel, Abdelmajid Bakir (né en 1941) qui interpréta plusieurs rôles au sein de la Troupe d'Ali Ben Ayed, notamment celui dans la fameuse pièce comique « El Alaga » (le couffin), créée en 1982, et enfin et non le moins célèbre Hamadi Boujallatia (né en 1941) qui eut un parcours très riche, ayant pris part avec ses collègues aux activités de la Troupe d'Ali Ben Ayèd qui eut un grand succès à l'époque. A la fin de cette rencontre, les invités d'honneur ont été décorés de trophées offerts par les organisateurs. Après quoi, les invités ont assisté à la représentation d'une pièce de théâtre jouée par deux jeunes comédiens hammam-lifois, ayant pour thème, la révolution.
