- Aucun israélien n'a assisté aux festivités annuelles des juifs, une absence jugée évidente par la communauté juive après la mise en garde du Conseil israélien de sécurité nationale - Selon les dernières statistiques, sur les quatre premiers mois de l'année 2012, plus de 220 mille touristes se sont rendus sur cette île du sud de la Tunisie, soit une baisse de 23,4 % par rapport à la même période de 2010, année de référence. Un millier de Tunisiens de confession juive et cinq cents autres juifs venus, essentiellement, de l'Europe se sont réunis à Djerba pour l'accomplissement des rites du pèlerinage de la Ghriba, la plus ancienne synagogue d'Afrique. Selon le président de la Ghriba et chef de la communauté juive de Djerba, Perez Trabelsi aucun israélien n'est venu au pèlerinage cette année. « Cette absence me semble absurde vu la haute sécurité qui a accompagné les pèlerins. Les quartiers juifs et les hôtels de l'ile ont été hautement surveillé par des renforts de la police, de la gendarmerie et de l'armée », affirme Perez Trabelsi en insistant que ces mesures de sécurité ne sont pas une chose nouvelle car le dispositif de sécurité a été renforcé depuis l'attentat meurtrier contre la Synagogue en 2002. Les Israéliens préfèrent s'abstenir Dans le même cadre, René Trabelsi, directeur général de Royal First Travel (RFT), Tour Operateur français spécialisé dans la destination Tunisie, et particulièrement du pèlerinage de la Ghriba, affirme que les pèlerins juifs de cette année ne renferment aucun Israélien « même si nombreux d'entre eux avaient programmé de venir mais ont fini par renoncer à cause du battage fait en Israël ». En fait, quelques jours avant le pèlerinage, le Conseil israélien de sécurité nationale (CNS) avait «déconseillé fortement» aux ressortissants juifs de se rendre à Djerba, affirmant que des activistes planifiaient des attentats visant des cibles israéliennes ou juives. Une mise en garde « totalement déplacée » selon le président de la Ghriba. « Il est vrai que la communauté juive avait des soucis après les menaces lancées par des salafistes suite à la vis ite du chef du gouvernement palestinien Ismaîl Haniyeh. Ces irritations ont été transformées en une grande satisfaction après la visite du président de la République à la Ghriba pour commémorer avec la communauté juive de Djerba le 10e anniversaire de l'attentat du 11 avril 2002 ». L'ATCE et le ministère de Tourisme Le président de la Ghriba ajoute : « Organisé annuellement au 33e jour de la Pâque juive, ce pèlerinage attire en temps normal entre 7 000 et 8 000 personnes et lance d'une certaine manière la saison touristique sur l'île. Malheureusement, cette année, le ministère du Tourisme n'a pas invité des personnalités religieuses d'autres pays comme le faisait l'Agence de communication extérieure, dissoute après la Révolution ». A ceci répond Mohamed Essayem, le commissaire régional du Tourisme à Djerba qui indique que le ministère du Tourisme n'a jamais joué le rôle de l'ATCE qui était utilisée par l'ancien régime à des fins politiques. « Le ministère du Tourisme s'est serré les coudes pour réussir l'évènement et ranimer la confiance mutuelle entre les deux communautés juive et tunisienne. Ceci dit, le ministère ne veut en aucune manière suivre les mêmes procédures du régime de Ben Ali » Pour sa part, René Trabelsi a ajouté que la participation des Israéliens n'est pas du tout un élément indispensable dans les rites du pèlerinage. « Après avoir observé les conditions de haute sécurité du pèlerinage de cette année, je suis sûr que la majorité des israéliens n'ayant pas assisté le regrettent. Ceci dit, le bon déroulement des rites sera déterminant pour l'avenir et aura sans doute un impact positif sur l'affluence des Israéliens dans les années à venir », explique le directeur général de Royal First Travel.